
Belgrade et Pristina ont conclu ce samedi une série d'accord de coopération visant à surmonter les problèmes pratiques que provoque le refus de Belgrade de reconnaître l'indépendance du Kosovo.
AFP - La Serbie et le Kosovo ont conclu trois accords clés lors de pourparlers samedi à Bruxelles visant à surmonter les problèmes pratiques que provoque le refus de Belgrade de reconnaître l'indépendance du Kosovo, a déclaré une source européenne.
Ces accords portent sur la mobilité des populations, l'accès aux registres d'état-civil et la reconnaissance mutuelle des diplômes universitaires, a précisé cette source.
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La réunion de Bruxelles, organisée sous les auspices de l'Union européenne (UE), entre dans le cadre du dialogue qui s'est ouvert en mars dernier entre Belgrade et Pristina pour améliorer les relations de la majorité albanaise avec la minorité serbe du Kosovo.
Les détails des accords devaient être connus ultérieurement.
Le Kosovo a proclamé en février 2008 son indépendance qui a été depuis reconnue par 76 pays, dont les Etats-Unis et 22 des 27 Etats membres de l'UE.
La Serbie s'oppose à cette indépendance, considérant toujours le territoire du Kosovo comme partie intégrante de son territoire.
Belgrade espère obtenir le statut de candidat à l'adhésion à l'UE en décembre.
De nouvelles réunions entre les deux parties sont prévues en juillet ou en septembre pour tenter de résoudre d'autres questions portant notamment sur les télécommunications, les douanes ou les registres fonciers.
Le chef de la délégation de Belgrade, Borko Stefanovic, a indiqué que les Kosovars devraient pouvoir circuler en Serbie munis d'une carte d'identité mais a rappelé qu'il n'était pas question de reconnaître le passeport ou les plaques minéralogiques délivrées par l'administration de Pristina.
"Le passeport constitue le plus haut symbole de la citoyenneté, à l'inverse de la carte d'identité", a dit M. Stefanovic, fermant ainsi la porte à un changement de position de Belgrade quant à l'indépendance du Kosovo.
Les deux parties sont aussi tombées d'accord pour régler les difficultés causées par le transfert des registres d'état-civil du Kosovo vers la Serbie après le conflit de 1999.
Sur ce point, la force de police européenne EULEX au Kosovo jouera les intermédiaires pour "certifier les copies de tous les livres d'état-civil originaux afin d'établir un registre d'état-civil complet au Kosovo", selon l'UE.
L'accord des deux parties pour engager des négociations les rapproche de l'Europe, alors que la Serbie espère obtenir bientôt le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne.
Un obstacle de taille a été levé avec l'assouplissement de l'attitude de Belgrade à l'égard du Kosovo et surtout avec l'arrestation le mois dernier de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, accusé de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pendant la guerre de Bosnie (1992-1995).