La numéro un française Marion Bartoli s'est de nouveau surpassée ce samedi pour se qualifier pour les huitièmes de finale de Wimbledon. Jo-Wilfried Tsonga et Michaël Llodra ont également rejoint Richard Gasquet en deuxième semaine du tournoi.
AFP - Quatre Français ont atteint les huitièmes de finale à Wimbledon où Jo-Wilfried Tsonga, Michaël Llodra et l'irréductible Marion Bartoli ont rejoint Richard Gasquet en deuxième semaine samedi.
C'est le même total qu'en 2010 et il se situe dans la fourchette haute de ces dix dernières années où ils furent cinq en 2005 et 2007. Bartoli et Tsonga sont les deux seuls à y revenir une deuxième saison de suite, une stabilité assez logique pour les deux meilleurs espoirs français sur herbe.
Samedi, la déception est venue du N.1 tricolore Gaël Monfils qui, malgré son aversion déclarée pour le gazon, semblait avoir un superbe coup à jouer cette année avec un huitième de finale potentiel contre Feliciano Lopez.
Mais le modeste Polonais Lucasz Kubot, 93e mondial, a déchiré cette belle feuille de route grâce à un harcèlement permanent au filet qui a fini par faire capituler Monfils (6-3, 3-6, 6-3, 6-3) après deux jours de lutte.
Gilles Simon a été la deuxième victime du camp français mais la défaite du Francilien, 7-6, 7-6, 7-5 face à l'Argentin Juan Martin Del Potro, laissait moins de regrets, même si le Français n'est "vraiment pas passé loin".
Les trois autres Français en lice samedi ont gagné pour éviter à Gasquet, qualifié depuis la veille, d'être le seul représentant en huitièmes lundi au lendemain du traditionnel jour de repos dans le temple londonien.
Le plus brillant aura été Jo-Wilfried Tsonga, quart de finaliste l'an dernier, qui, propulsé par 29 aces et 78% de premières balles, n'a laissé aucune chance (6-3, 6-4, 6-3) au revenant Chilien Fernando Gonzalez.
"Combien d'aces? 29? Ah oui quand-même", s'est étonné le Manceau, presque déçu de la tournure rapide des événements. "C'est bien de gagner assez vite mais ce n'est pas ce qui m'excite le plus dans le tennis", a-t-il dit.
Mais "tous les voyants sont au vert, c'est magnifique", a ajouté Tsonga qui retrouvera Davis Ferrer, 6e (BIEN 6e) mondial qui est loin d'être un spécialiste du gazon et de Wimbledon où l'Espagnol n'a encore jamais dépassé les huitièmes.
"C'est jouable", a résumé Tsonga.
Bartoli vire ses parents
Michaël Llodra a été à peine moins convaincant pour dominer (6-3, 6-3, 6-1) le Taïwanais Lu Yen-Hsun. Pour le Parisien de 31 ans, ce huitième de finale récompense une carrière entière à se ruer au filet mais qui n'avait bizarrement encore jamais porté ses fruits à Wimbledon avant cette année.
"Je voyais la balle plus grosse que d'habitude, j'ai fait le match parfait", a déclaré Llodra à qui sa victoire a tellement plu qu'il ne se fixe "plus de limites", même si son prochain adversaire s'appelle Novak Djokovic.
Cela risque d'être chaud aussi pour Marion Bartoli, opposée à la double tenante du titre Serena Williams. Mais comment enterrer l'Auvergnate après son nouvel acte de bravoure face à l'Italienne Flavia Pennetta (5-7, 6-4, 9-7)?
Si elle n'a cette fois pas eu à défendre trois balles de match comme lors de son deuxième tour, elle a encore été au bord de la sortie lorsqu'elle a été menée 5-3 au troisième set.
Malgré un état de fatigue prononcé ("je ne voyais même plus la balle à la fin"), la N.1 française a encore réussi à renverser la tendance, après avoir sommé à ses parents de quitter les tribunes à la fin du premier set...
"Il fallait que j'évacue la frustration d'avoir perdu ce premier set. J'aurais pu casser une raquette, là ça s'est traduit comme ça. Mais ils ne m'en veulent pas du tout. Ils savent très bien tout ce qu'on peut vivre comme stress dans un match", a affirmé Bartoli, assurant que son père était "fier" d'elle, même s'il a dû suivre la fin du match de sa fille à la télévision.