Le dyptique retraçant le parcours de Jacques Mesrine sort en salles ce mercredi en France. Avec enquêtes, témoignages et documents, Jean-François Richet relate dans ce premier volet la jeunesse du gangster.
Trente ans après la mort du gangster Jacques Mesrine, le réalisateur Jean-François Richet réalise non pas un, mais deux films sur la vie du célèbre gangster. Vincent Cassel incarne le célèbre bandit, avec 20 kilos de plus pour rentrer dans la peau du gangster, et une pléiade d’acteurs comme Ludivine Sagnier ou Mathieu Amalric l’accompagnent à l’écran. Le premier opus "Mesrine, l’instinct de mort" est à l’affiche de 500 salles françaises à partir du mercredi 22 octobre. Le second, "Mesrine : l’ennemi public n° 1", sort un mois plus tard, le 19 novembre.
Jacques Mesrine, "l’homme aux cent visages", est sans doute le gangster français le plus connu. Ce fils de commerçant commet ses premiers cambriolages à l’âge de 23 ans. Braquages, enlèvements, évasion et attaques à main armée, la liste du gangster est longue et épique. Sa mort sous les balles d’une brigade spéciale d’intervention en plein Paris, fin octobre 1979, contribuera à sa légende.
Le film débute tambour battant, par une scène saisissante dans une Algérie en pleine guerre, en 1959. Dans un entretien à l’AFP, Jean-François Richet confie qu’il s’agit de "la fin de l'innocence" de Jacques Mesrine, en qui il voit "une sorte d'anarchiste, un contestataire : le gars qui ne veut pas être dans une case". La super-production de cette fin d’année - 35 millions d’euros - décrit un personnage violent, roublard, prêt à tout pour arriver à ses fins.
"On ne sent pas le type brillant, malin et intelligent qu’il était"
L’acteur Vincent Cassel, qui incarne Mesrine, compare ce diptyque à "deux thèmes qui se complètent l’un l’autre". Le premier raconte l’histoire d’un jeune homme qui se cherche, le second relate celle d’un homme qui sait où ses choix de vie l’emmènent . L’acteur résume : "Le premier est un film noir. Le second en revanche serait plus un thriller psychologique, la paranoïa d’un type qui sait intuitivement comment tout cela va finir."
La presse française réserve un accueil chaleureux à la super production. "Cohérence, rigueur et rythme" écrit le magazine "Première". "Un brillant exercice de style", affirme "le Monde". "Un brulot politique puissant autour de la religion" » pour "les Inrockuptibles".
A l’occasion de cette sortie, le photographe Alain Bizos - qui a bien connu l’homme- expose une série de clichés prises dans l’intimité l’année de son exécution. Il révèle le truand comme un personnage doué d’humour et bien éloigné de cette image d’ennemi public numéro . Ces photos uniques rétablissent la vérité du personnage. Pour lui, le film est passé à côté : "Ils en font un gros imbécile, on ne sent pas le type brillant, malin et intelligent qu’il était." A l’inverse, "les Cahiers du cinéma" parlent d’un "homme mû par une virilité conquérante (…) une croyance restaurée dans les pleins pouvoirs de l’incarnation". Avec une critique plutôt mitigée, les Français auront-ils assez d’appétit pour un diptyque ?