Visé par deux plaintes pour "viol" et "agression sexuelle", l’ex-secrétaire d’État à la Fonction publique a été placé en garde à vue. Il devrait passer la nuit dans les locaux de la police judiciaire de Versailles.
Georges Tron devrait passer la nuit de lundi à mardi en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour "viol" et "agression sexuelle". L'ancien secrétaire d'État à la Fonction publique et maire de Draveil (Essonne) est entendu par la police judiciaire de Versailles. À la mi-mai, deux de ses anciennes collaboratrices à la mairie de Draveil ont déposé contre lui des plaintes pour harcèlement sexuel.
"M. Tron a été placé en garde à vue ce lundi à 14 heures par la PJ [police judiciaire] de Versailles", a déclaré à l’AFP le parquet d’Évry. "Il est actuellement entendu", a un peu plus tard déclaré son avocat, Me Olivier Schnerb. "Cela va nous permettre d'établir notre riposte", a-t-il ajouté sur i-Télé.
Selon une source proche de l’enquête, citée par l’AFP, Georges Tron a été entendu au commissariat de Draveil puis transféré à Versailles en fin d’après-midi pour être confronté à ses deux anciennes collaboratrices ainsi qu’à une troisième femme dont l’identité n’a pas été révélée. D'après la procureur en charge de l’affaire, il devrait passer la nuit en garde à vue.
Enquête préliminaire
Georges Tron est entendu dans le cadre d’une enquête préliminaire du parquet. Elle pourrait ensuite donner lieu à une instruction judiciaire. Son adjointe à la mairie de Draveil, Brigitte Gruel, a également été placée en garde à vue. Selon des sources policières, le bureau de l'ancien secrétaire d'État à Draveil a fait l'objet d'une perquisition, lundi après-midi.
Les deux victimes présumées affirment avoir été abusées par le maire de Draveil et de son adjointe, sous couvert de pratiques réflexologiques (massages de pied) qui auraient dérivé en agressions sexuelles. Elles évoquent des harcèlements et intimidations. Plusieurs témoignages ont corroboré les propos des deux jeunes femmes. Le responsable politique a nié les faits et qualifié ces accusations de "délirantes". Il s’agirait, selon lui, d’un complot ourdi par la famille de Marine Le Pen : un vieux conflit immobilier l’oppose en effet à la belle-famille de la présidente du Front National (FN).
À la fin mai, en pleine affaire Dominique Strauss-Kahn, Georges Tron a été contraint de démissionner de son poste de secrétaire d’État à la Fonction publique. En quittant le gouvernement, Georges Tron avait affirmé qu'il ferait de la démonstration de son innocence "une affaire personnelle".
Vendredi dernier, alors qu’il assistait à un conseil municipal pour la première fois depuis sa mise en cause, il a été accueilli par les huées de manifestants et des appels à la démission.