Le président américain a sommé les dirigeants du Nord et du Sud-Soudan de mettre un terme aux combats qui enflamment l'État du Kordofan-Sud. Depuis le 5 juin, l'armée du régime de Khartoum y affronte les forces du futur État sudiste.
AFP - Le président américain Barack Obama a appelé mercredi les parties rivales au Soudan à cesser les hostilités qui menacent les accords de paix ayant mis fin à la guerre civile, à trois semaines de l'indépendance programmée du Sud du pays.
"Il n'y a pas de solution militaire" a déclaré le président américain dans un message audio enregistré pour la radio publique américaine à destination de l'étranger Voice of America (VOA).
"Les leaders du Soudan et du Sud-Soudan doivent être à la hauteur de leurs responsabilités. Le gouvernement du Soudan doit prévenir toute nouvelle escalade de ce conflit en cessant immédiatement ses actions militaires, y compris les bombardements aériens, les déplacements forcés (de populations) et les mesures d'intimidation", a-t-il déclaré.
"L'heure est venue pour les dirigeants soudanais, du Nord comme du Sud, de choisir la paix", a expliqué le président américain.
Mardi, le département d'Etat avait menacé le gouvernement soudanais d'interrompre le processus de "normalisation" si "l'escalade" de la violence se poursuivait au Kordofan-Sud, province où des affrontements opposent depuis le 5 juin les forces armées (SAF, nordistes) du pouvoir central à Khartoum aidées de milices progouvernementales, aux forces sudistes de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA).
Cet Etat, le seul pétrolier du nord du pays, a été un champ de bataille pendant la guerre civile entre le Nord et le Sud (1983-2005).
Nord et Sud Soudan se disputent par ailleurs l'enclave d'Abyei, à la lisière du Sud et du Nord, où les troupes nordistes, appuyées par des blindés, sont entrées le 21 mai, en réponse à une attaque meurtrière contre un convoi de l'armée, dans laquelle au moins 22 soldats nordistes ont été tués.
Ces violences font craindre une reprise de la guerre à grande échelle, après la signature d'un accord de paix en 2005, et à quelques semaines de la déclaration formelle d'indépendance du Sud-Soudan le 9 juillet.
"Aujourd'hui, je m'adresse directement aux dirigeants soudanais. Vous devez savoir que si vous remplissez vos obligations et optez pour la paix, les Etats-Unis tiendront leur promesse de normaliser leurs relations", a expliqué Barack Obama dans son message diffusé sur VOA.
"A l'inverse, ceux qui bafouent leurs obligations internationales devront affronter une pression et un isolement accrus et ils devront rendre des comptes pour leurs actes", a-t-il souligné.
Au terme de l'accord de paix global (CPA), les Etats-Unis ont promis de réexaminer leur placement du Soudan sur la liste des Etats soutenant le terrorisme.
Washington travaille aussi sur la dette internationale du pays, et envisage de nommer un ambassadeur à Khartoum après la partition du pays le 9 juillet. Un chargé d'affaires - diplomate de moindre rang qu'un ambassadeur - représente pour l'heure l'administration américaine au Soudan.