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Les réfugiés syriens affluent par milliers en Turquie

Presse internationale, VENDREDI 10 JUIN. A la une des journaux internationaux, les répressions en Syrie qui se poursuivent et les réfugiés qui continuent d’affluer à la frontière avec la Turquie… A voir aussi : Qui est Amina A., bloggueuse syrienne, et existe-elle vraiment ? Et aussi : La crise économique et notamment touristique va-t-elle précipiter la chute du régime de Bachar-Al-Assad ?

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       Ils se pressent à la frontière turque, particulièrement depuis ces dernières quarante-huit heures… « Les Syriens fuient en Turquie pour échapper à la violence » titre le Wall Street Journal Asia. Selon le quotidien, ils seraient 2 400 à avoir traversé la frontière
Même chose à la une de la presse turque, comme le quotidien Hürriyet qui titre Can Kapisi, que l’on peut traduite par La Porte du salut.
La Turquie qui craint un exode massif comme elle en a déjà connu en 1991 avec les Kurdes d'Irak. Le pays avait alors été débordé, avait laborieusement tenté de venir en aide à ces populations, mais des dizaines de réfugiés étaient morts de maladie et de blessures. Cette fois le gouvernement turc a pris ses précautions avec l’aide du Croissant Rouge. Ils ont notamment érigé un camp fin avril à Yayladagi, une ville proche de la frontière qu’on voit par exemple à la Une duInternational Herald Tribune. Ce camp capable d'accueillir des milliers de réfugiés pourrait ne pas suffire nous dit le quotidien qui souligne que ces dernières semaines, le rythme des arrivées de réfugiés s'est accentué.
La situation en Syrie également à la une du Guardian. « Les gens voient que le régime ment. Il est s’effondre… » titre le quotidien britannique qui est allé à la rencontre de ces réfugiés en Turquie. Ils sont persuadés que la dictature qu’ils ont fuit est sur le point de tomber.
       La presse internationale s’interroge sur le rôle de l’Otan. Et sur son absence d’intervention en Syrie… L'Otan a certes condamné la brutalité avec laquelle des autorités syriennes traitent les manifestants, mais elle n'envisage aucune intervention militaire en Syrie. C’est ce qu’a déclaré jeudi le secrétaire général de l'Alliance Anders Fogh Rasmussen à la télévision Russia Today.Et pourtant selon l'opposition et les défenseurs des droits de l'homme, la répression de la révolte populaire en Syrie par les forces de sécurité a fait plus de 1.200 morts. D’où une interrogation indignée de la presse sur cette situation et sur le décalage entre la Libye et la Syrie et notamment dans The International Tribune. L’Otan symbolisé par un général étoilé armé d’un pistolet, braqué sur Mouammar Kadhafi alors que Bachar Al-Assad peut continuer à rouer les manifestants de coup. Et cette excuse de l’OTAN. « Désolé c’est un pistolet à un coup. »
      La presse s’intéresse aussi à une dissidente syrienne lesbienne. Amina A. Elle a 35 ans et est professeure d’anglais. Elle a ouvert un blog le 19 février, quand les autorités syriennes ont fermé les écoles. Son blog s’intitule : A gay girl in Damascus. Autrement dit : une lesbienne à Damas. Comme dans un journal intime, elle y écrit ses réflexions politiques et personnelles, et des poèmes engagés. Et se confie notamment sur son homosexualité. Depuis 5 jours, elle n’a plus donné signe de vie et si certains s’inquiètent et s’émeuvent de son sort, des médias commencent à mettre en doute l’existence même de cette femme, ou du moins son identité. C’est le cas du Guardian qui titre : "Une lesbienne à Damas : un canular cynique ?"
Personne ne semble en effet avoir directement parlé, ou rencontré la blogueuse. Même la journaliste du Guardian qui lui a consacré un p ortait le mois dernier raconte qu’elles s’étaient d’abord donné rendez-vous dans un café, Amina l’a annulé invoquant une question de sécurité. L’interview a finalement eu lieu par mails.
Le New York Times rapporte que la photo présentée comme représentant Amina sur Facebook –retirée depuis- était en réalité celle d'une Britannique qui s’est manifestée après avoir vu son portrait détourné.
Bref le mystère reste entier. Qui est Amina A.? Ou est-elle ? S’est-elle enfuie pour échapper aux représailles du régime? A-t-elle été rattrapée par les services de Bachar Al-d’Assad? Et même existe-t-elle vraiment… ?
L’Otan refuse d’intervenir, on l’a vu… Mais c’est peut être les problèmes économiques du pays qui précipiteront la fin du régime de Bachar Al-Assad…
C’est ce que souligne The Washington Post… Et c’est notamment le tourisme qui pourrait être fatal. e secteur représente habituellement 15% du PIB syrien soit 7 milliards en 2010. Or bien évidemment le tourisme tourne à vide depuis le début de la contestation dans les villes syriennes. Les hôtels de la vieille ville de Damas, en général plein à craquer, sont vides, provoquant un cruel manque à gagner pour l'économie. Une situation qui ne devrait pas s'arranger avec l’arrivée de l’été qui est habituellement un moment fort de l’activité touristique. Autre secteur touché nous dit le Washington Post, l'industrie. Car avec les barrages militaires qui quadrillent les routes du pays, les importations comme les exportations de marchandises sont devenues quasiment impossibles. Si le gouvernement syrien tablait sur une croissance de 5,5% en 2011, il n'en est plus rien aujourd'hui. Une crise économique qui pourrait encourager une partie plus importante de la population à joindre le mouvement de contestation…
Les liens soulignés renvoient, lorsque cela est possible, vers les articles cités, mais certains journaux offrent à leurs lecteurs un contenu web différent du contenu papier. NB : Cette page n’est ni un blog, ni un article, mais un aperçu du travail de préparation de la chronique vidéo ci-dessus.
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