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Bactérie tueuse : l'UE à la rescousse des maraîchers

Les ministres de l'Agriculture des pays membres de l'Union européenne se réunissent ce mardi pour définir les modalités d'un plan de soutien aux maraîchers, dont les ventes se sont érodées depuis la crise liée à la bactérie E.coli.

REUTERS - Les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne se réunissent mardi pour établir un plan de soutien aux maraîchers, dont les ventes de fruits et légumes sont en chute libre depuis le début de l'épidémie liée à la bactérie E.coli.

Les autorités de la région de Hambourg, épicentre de l'épidémie qui a fait 22 morts, ont dans un premier temps accusé les concombres espagnols. Les soupçons se sont ensuite portés sur des graines germées produites dans une exploitation de la région mais il n'est pas sûr que cette ferme biologique soit la source de l'épidémie.

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Un accord provisoire devrait être trouvé lors de cette réunion exceptionnelle à Luxembourg mais la structure et le montant de l'aide doivent encore être définies.

"Je ne suis pas sûr que nous aurons une proposition légale sur la table demain", a dit le porte-parole du commissaire à l'Agriculture lors d'une conférence de presse. "Je dirais que nous espérons plutôt trouver un accord de principe", a poursuivi Roger Waite.

La solution la plus probable est, selon une source communautaire, l'élargissement du mécanisme européen de prévention des crises agricoles, un système de régulation qui prévoit d'indemniser certains producteurs pour qu'ils retirent leurs produits du marché.

Dans ce cas, les producteurs européens recevraient jusqu'à la fin du mois une aide correspondant à 30% de la valeur totale de leurs produits invendus, prélevée sur le budget de l'Union européenne. Le pourcentage exact est encore en négociations, a dit cette source.

Plus de 300 millions d'euros de pertes

L'Espagne dit avoir été particulièrement frappée et a menacé de poursuivre les autorités de Hambourg mais la Commission européenne affirme que tous les producteurs de l'Union ont été touchés, d'autant plus que la Russie a imposé un embargo sur toutes les importations de légumes frais en provenance de l'UE.

"Nous avons constaté une chute de la consommation. Il y avait déjà un problème avant les premières déclarations sur les concombres espagnols", a dit le porte-parole.

Vendredi dernier, le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a craint un "impact très négatif" de cette épidémie sur la production française de légumes.

À Rungis, premier marché de gros de France, les prix des concombres et des tomates ont chuté et les invendus s'accumulent.

Lundi, des maraîchers de la région nantaise ont détruit dix tonnes de concombres invendus depuis le début de l'épidémie.

Le groupe Casino affirme que ses ventes de concombre en France ont chuté de 20% la semaine dernière mais que celles d'autres légumes frais ont parallèlement augmenté de 2,6%.

L'entreprise maraîchère espagnole Fepex a indiqué que ses producteurs avaient perdu 175 millions d'euros à l'export et 50 millions d'euros en Espagne en une semaine.

Le syndicat des maraîchers européens, Freshfel Europe, estime les pertes hebdomadaires à 200 millions d'euros en Espagne, 80 millions aux Pays-Bas, 20 millions en Allemagne, quatre millions en Belgique et trois millions au Portugal.

"Nous espérons toujours que l'Union européenne débloquera en plus des fonds pour une campagne promotionnelle, de manière à restaurer la confiance des consommateurs en notre secteur", dit Frédéric Rosseneu, conseiller pour la sûreté alimentaire chez Freshfel.