, envoyé spécial à Los Angeles – Quand Microsoft, Electronic Arts ou Sony décident de vanter leurs jeux vidéo et leurs consoles à Los Angeles, ils voient les choses en grand. Résumé et décryptage de leurs conférences de presse.
Ubisoft, l'esprit touche-à-tout. L'éditeur français, qui fête cette année ses 25 années d'existence, a voulu profiter de l’Electronic Entertainment Expo (E3) pour prouver qu'après tout ce temps il jouait toujours dans la cour des grands. Aussi s’est-il employé à démontrer qu'il pouvait être présent dans tous les secteurs du jeu : un brin d'aventure ("Assassin's Creed"), une pincée de jeu de plateforme ("Rayman le retour"), une bonne dose d'action ("Far Cry 3") et des divertissements pour la famille ("Dance 3").
Un menu aussi impressionnant que déroutant. À force de toucher à tout, Ubisoft ne risque-t-il pas d'y perdre un peu son français et ne plus trop savoir ce qui fait sa spécificité ? John Parkes, directeur général d'Ubisoft en Europe, a beau nous assurer que “c'est la créativité qui fait la force” du groupe, on ne peut que constater que les jeux de danse ou de simulation de guitare sont déjà présents sur le marché. Peut-être que ceux d'Ubisoft seront meilleurs, mais ils ne seront jamais uniques comme a pu l'être le premier "Rayman" il y a plus de 20 ans.
Sony, la 3D partout. Le groupe japonais y croit dur comme fer : la 3D c'est son dada. S’ils s’attardent peu sur l’affaire de piratage qui a affecté pendant plus de cinq semaines le réseau de sa Playstation, les responsables de Sony ne se lassent jamais de faire l'apologie de la troisième dimension. À l'E3, le constructeur de la PS3 a dévoilé toute une série de titres tirant profit de cette technologie.
Le holding nippon est le seul acteur du marché à miser sur la 3D. Une volonté de se démarquer de la concurrence qui constitue un pari risqué. Pour en profiter, les joueurs doivent en effet être équipés de téléviseurs compatibles et sont obligés de payer des lunettes adaptées. Un investissement qui n'est pas à la portée du premier venu. “Nous préférons être pionniers en la matière et ne pas avoir à monter dans un train en marche”, justifie à FRANCE 24 Richard Brunois, directeur de la communication France de Sony.
Le pari du géant japonais repose sur le fait qu’il construit, outre des consoles, de plus en plus de téléviseurs... 3D. C'est donc toute une "chaîne alimentaire" que le groupe met actuellement en place. Le consommateur avale d'abord la télévision en trois dimensions et, pour lui faire digérer le plat, Sony lui fournit des jeux compatibles avec cette technologie. Seulement voilà, si ce menu ne plaît pas au joueur, le constructeur ne sera plus pionnier, mais prisonnier de son écosystème.
Xbox, rien que pour votre voix. Microsoft a perdu les manettes. Pendant toute sa présentation, lors de son show à l'occasion du salon de l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles, jamais le constructeur de la Xbox 360 n'a prononcé le mot "Gamepad" (manette de jeu).
En revanche, Microsoft n'a pas lésiné sur le terme "Voix". Reconnaissance vocale, commande par la voix, etc. C'est la grande évolution de son Kinect, le périphérique de la Xbox 360 qui permet de transformer le corps en manette de jeu. Il sera dorénavant possible de faire un carnage virtuel rien qu'en beuglant "Feu, feu, feu" à sa console, de regarder des films sur la Xbox en prononçant le nouveau sésame "Movie" ("Film") et, globalement, d'énerver ses voisins en passant n'importe quel ordre à voix haute à sa console de jeux.
Une manière pour Microsoft de marquer sa différence par rapport aux deux autres grands du secteur, Sony et Nintendo, qui doivent dévoiler de nouvelles consoles lors de cet E3. Microsoft tente ainsi de démontrer que, grâce à la voix et à son Kinect, sa Xbox 360 n'est pas encore dépassée.