Alors que le nombre de manifestants tués lors des rassemblements en Syrie ne cesse d’augmenter, depuis quelques jours, des vidéos circulent sur Internet montrant des femmes qui, par peur de la répression, manifestent... chez elles.
Malgré la répression sanglante, les opposants syriens continuent de réclamer la chute du régime de Bachar al-Assad. Certains - plutôt certaines - à leur manière.
De peur de tomber sous les balles des forces de sécurité, des femmes ont eu, depuis le 29 mai, l’idée de manifester... sans enfreindre la loi. Comment ? En manifestant à la maison, tout en prenant soin de le faire savoir sur ce qui, depuis le début du soulèvement syrien, demeure le principal moyen de communication des opposants, Internet.
À l'instar des manifestants qui postent sur le Web des vidéos amateurs témoignant de l'ampleur du mouvement de contestation et de la répression, ces femmes font circuler sur la Toile les images des sit-in organisés chez elles. Depuis quelques jours, leur initiative fait le tour des réseaux sociaux, au premier rang desquels Facebook.
Sur chaque vidéo, les manifestantes ont pris soin d’indiquer sur une pancarte la date, et de filmer un indicateur temporel (page de journal, écran de télévision). "Nous manifestons à la maison car nous avons peur de ne par revoir nos enfants, nos parents, nos familles", ont-elles écrit, par exemple, au-dessus de la date du 30 mai.
Sur les vidéos, on les voit chanter l’hymne national, le visage dissimulé derrière des pancartes sur lesquelles elles ont inscrit leurs revendications et les slogans qu’elles auraient scandés lors d’une véritable manifestation.
Sur les foulards et pancartes qu’elles tiennent, on peut lire des appels à la "liberté", à "la libération de tous les prisonniers politiques", à un état démocratique. "Pas de dialogue possible avec les chars", dénoncent-elles.
Parmi les slogans, on voit également la photo de Hamza al-Khatib, ce jeune garçon mort sous la torture des forces de sécurité et devenu le nouvel emblème du soulèvement syrien. "Nous sommes toutes les mères de Hamza al-Khatib", écrivent-elles.