, envoyé spécial à Roland-Garros – Pour la deuxième fois consécutive, Francesca Schiavone (à g.) disputera la finale de Roland-Garros. À 30 ans, l'Italienne sera confrontée à une autre "ancienne" du circuit, la Chinoise Li Na.
À elles deux, les finalistes dames collectionnent 59 printemps, mais Francesca Schiavone et Na Li s’en accommodent bien et s’en amuseraient presque. Francesca Schiavone, 30 ans, finaliste pour la deuxième année consécutive, y voit d’abord un changement d’approche du tennis moderne. "Autrefois, les championnes étaient toujours très jeunes : Martina Hingis, les Williams... Maintenant ça change. Comme je le disais il y a quelques jours, c'est comme le vin, plus il est vieux, plus il est bon !"
La Milanaise, qui s’est révélée sur le tard en Fed Cup - l’équipe italienne est double tenante du titre - puis l’an dernier avec ce premier titre en Grand Chelem, a résolument affiné son jeu, plus tactique que puissant. Face à Marion Bartoli en demi-finale, l’Italienne a montré l’étendu de sa palette : lifts, slices, amorties… De quoi laisser la Française admirative. "Elle a joué un tennis extrêmement intelligent […] Je ne pense pas avoir joué un mauvais match, mais je pense qu'elle a trop bien joué", avouait la numéro 1 française après sa défaite.
"Na mei Li" contre "Kung Fu Panda"
Quand on parle de son âge, Li Na, 29 ans, feint de s'offusquer. "Je ne suis pas vieille ! Pourquoi pensez-vous que je suis vieille ! Je me sens encore très jeune !", déclarait-elle avant de partager, toujours avec humour, l’avis de l’Italienne. "Je pense que l'on a plus d'expériences car on est sur le circuit depuis tellement d'années, on sait ce qu'il faut faire sur un court. Nous sommes fortes mentalement, c'est vrai que de nombreuses joueuses qui arrivent sur les Grand Chelem sont, comme vous le dites, un peu plus vieilles", rit-elle.
Celle que l’on surnomme en Chine "Na mei Li" ("la belle Li Na") a également lissé au fil des saisons – 12 au total – son jeu. Puissante, précise, physique, même si elle déclare le contraire, la première Chinoise à disputer une finale à Roland-Garros a les armes pour faire tomber l'Italienne de son piédestal parisien.
Mais la parade, Francesca est allée la chercher dans un dicton asiatique : "le passé, c'est l'histoire, le futur, c'est le mystère ; et aujourd'hui est un cadeau. C'est pour cela que ça s'appelle 'présent'". Ne cherchez pas dans les écrits de Confucius, c'est dans le film d'animation "Kung Fu Panda" !