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Djokovic-Federer, un duel aux allures de passation de pouvoir ?

, envoyé spécial à Roland-Garros – Entre Novak Djokovic et un record de 42 victoires d’affilée se dresse... Roger Federer. Ce vendredi, les deux joueurs se retrouvent en demi-finale de Roland-Garros pour un match qui pourrait marquer un tournant dans l'histoire du tennis moderne.

L’un est le meilleur joueur du moment qui attend son heure de gloire, l’autre un génie que certains considèrent sur le déclin. Le premier s'appelle Novak Djokovic, le second Roger Federer. Ce vendredi, les deux hommes se retrouveront sur le court Philippe-Chatrier pour une demi-finale qui pourrait marquer un tournant dans l’histoire du tennis.

Si en 22 rencontres, le Suisse s’est imposé à 13 reprises, leurs trois derniers face-à-face se sont soldés par trois victoires de Djokovic. Toutes datent de 2011, qui est résolument l’année du Serbe. Après avoir décroché la Coupe Davis, "Nole" a tout remporté sur son passage : l’Open d’Australie, Indian Wells, Miami, Belgrade, Madrid et enfin Rome. S’il bat Federer en demi-finale, il égalera le record de John McEnroe de 42 victoires d’affilée dans une même saison et deviendra, par la même occasion, numéro un mondial.

"J'ai hâte de me battre"

Dispensé de son quart de finale après l’abandon de Fabio Fognini sur blessure, Djokovic a profité de ces jours de repos pour se vider l’esprit. Balades à Paris, tennis-football sur les courts du club Jean-Bouin, loin du tumulte de Roland-Garros, petit entraînement en public…

Depuis quatre jours, le Serbe n’a pas joué et il ne s’en plaint pas. Dans une interview accordée à McEnroe pour Tennis Channel, il se disait prêt pour le combat qui l’attend : "J’ai beaucoup joué dernièrement alors je ne pense pas que mon rythme va être affecté [par le fait de ne pas avoir joué les quarts de finale, ndlr]. J’ai hâte de revenir sur le court et de me battre. Je suis très motivé."

Côté suisse, l’homme aux 16 tournois du Grand Chelem ne tremble pas mais répond à côté lorsqu’on lui demande s’il peut arrêter le Serbe sur sa lancée. "On joue généralement bien l'un contre l'autre. En Australie [défaite de Federer en demi-finale, ndlr], c'était super, Indian Wells [demi-finale de Federer, ndlr] aussi, même si le match était décevant. Dans les tournois du Grand Chelem, on fait de bons matchs. J'attends avec impatience de jouer contre lui", déclarait Federer, qui, pour la première fois en sept éditions, ne figurait pas parmi les favoris de ce tournoi. Même s’il réfute l’hypothèse du "no favorite, no pressure" ("pas favori, pas de pression") pour expliquer ses bons résultats - aucun set concédé depuis le début du tournoi -, le Suisse joue son meilleur tennis sur terre battue.

Son jeu est fluide, varié, tranchant quand il le faut et, face à Gaël Monfils en quarts, Federer n’a montré aucune faiblesse. Mais derrière cette aisance se cache peut-être un manque de confiance. Depuis le Masters de Londres et l’Open d’Australie 2010, l'Helvète n’a plus rien gagné, stoppé net par Novak Djokovic, qui, au fil de la saison, s’est ajouté à la liste de ses bêtes noires après Rafael Nadal.