Qui s’attendait à voir Marion Bartoli en demi-finale de Roland-Garros ? Peu de personnes à vrai dire. En dix participations, la Française n’avait jamais fait mieux qu’un huitième de finale en 2007 et, cette année encore, rien ne présageait à cette qualification dans le dernier carré. Une première pour une Française depuis 2000 et le titre de Mary Pierce.

Juste après avoir passé les huitièmes de finale, la Corse n’avait pas lâché une bribe d’information sur sa préparation "intense et très efficace", selon ses dires, mise en place par son père, qui la suit depuis qu’elle peut tenir une raquette. Apparemment sa stratégie fonctionne car face à Svetlana Kuzentsova, lauréate de l’édition 2009, Marion n’a rien lâché et s’est imposée magistralement en deux sets.

"C’était énormément d’émotions et j’ai dû mettre ma veste à la fin du match, non pas à cause du froid, mais à cause de l’émotion," expliquait la joueuse, encore sur son nuage, quelques heures après sa victoire. "Je réalise totalement que je suis en demi-finale, j’ai déjà atteint ce stade dans un tournoi du Grand Chelem (finale à Wimbledon en 2007,ndlr). Mais ici, c’est très particulier. C’est chez moi, en France. Depuis que je suis petite, je rêve de jouer la finale de Roland-Garros et je ne suis qu’à un match de mon rêve."

Sur sa route se dresse rien de moins que la tenante du titre, Francesca Schiavone. A force d’hurlements à la limite de l’animalité, l’Italienne a battu la Russe Anastasia Pavlyuchenkova. Alors qu’elle était menée 6-1, 4-1, l'Italienne au mental d'acier est remontée à la hauteur de son adversaire avant de l’emporter 1-6, 7-5, 7-5. "Il faudra que je l'empêche de poser son jeu", estime Marion, concentrée sur son rêve.

Gaël Monfils : "encore contre Federer..."

Deux ans qu’il attendait de revenir dans le dernier carré de Roland-Garros mais Gaël Monfils s’est encore incliné face à sa bête noire, Roger Federer. Alors qu’il menait 4-2 dans la première manche, le Français a failli faire douter le numéro 3 mondial, mais en vain. Federer s’est imposé en trois sets, 6-4, 6-3, 7-6[4].

"Je n’ai pas de regret, Roger a simplement été plus fort que moi. Je pense qu’il fallait que je gère mieux les conditions et mon service. Simplement, remettre cette balle dans le terrain," admettait "La Monf", sourire forcé en coin. Comme en 2008 et 2009, la route s’arrête là pour le Français, frustré plus que déçu. Frustré de ne pas avancer plus dans le tournoi qu’il affectionne le plus et, qui plus est, de buter encore une fois contre le même joueur. En attendant une prochaine fois.