Rassemblés devant le Parlement, à Rabat, pour dénoncer l'utilisation de la force contre des manifestants dimanche dernier, des dizaines de jeunes ont été dispersés par la police samedi. Une manifestation pacifique est prévue ce dimanche à Casablanca.
AFP - La police marocaine a dispersé samedi à Rabat des dizaines de jeunes du Mouvement du 20 février pour les empêcher de dénoncer l'utilisation de la force dimanche dernier contre des manifestants dans plusieurs villes du royaume.
"Les forces de l'ordre sont venues en nombre impressionnant pour nous empêcher à coups de matraques de nous rassembler devant le parlement", a déclaré à l'AFP Najib Chaouki, l'un des membres de la section de Rabat du Mouvement.
Les autorités considèrent ces manifestations comme non autorisées.
Un important dispositif des forces de l'ordre avait été déployé une heure avant le début du rassemblement prévu à 18h00 (GMT). Il n'y a eu aucun blessé parmi les manifestants, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ces jeunes entendaient protester contre l'utilisation de la force dimanche dernier pour empêcher des manifestants de revendiquer des réformes constitutionnelles.
Selon Sabra Talbi, une militante du Mouvement, "les autorités sont déterminées à nous réprimer par la forces pour nous empêcher d'exprimer nos revendications démocratiques".
Une manifestation pacifique est prévue dimanche à Casablanca, a déclaré la section locale du Mouvement, pour protester contre la violence de la semaine dernière contre les jeunes.
Dans une déclaration au lendemain de ces manifestations dispersées par les forces de l'ordre, le ministre de la Communication a indiqué que le Mouvement du 20 février est "manipulé" par les islamistes et les gauchistes.
Une ONG a pour sa part demandé samedi une enquête pour déterminer les responsabilités dans ces violences contre le Mouvement.
"Nous appelons à l'ouverture d'une enquête impartiale pour déterminer les responsabilités concernant l'utilisation de la force contre une large partie des jeunes du 20 février", selon un communiqué de l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH, indépendante) parvenu samedi à l'AFP.
Le 9 mars, le roi Mohammed VI a annoncé d'importantes réformes constitutionnelles prévoyant notamment le principe de séparation des pouvoirs et un renforcement des pouvoirs du Premier ministre.
Ces annonces ont été jugées insuffisantes par le Mouvement.