Mohamed Bin Hammam, candidat à la présidence de la Fifa, a annoncé son retrait de l'élection en raison des soupçons de corruption qui pèsent sur lui. Son seul rival, le président sortant Sepp Blatter, fait lui aussi l'objet d'accusations.
REUTERS - Le Qatari Mohamed bin Hammam a retiré samedi sa candidature à la présidence de la Fédération internationale de football (Fifa) en raison de soupçons de corruption à son encontre.
Concurrent du président sortant Sepp Blatter, Mohamed bin Hammam dément les accusations portées contre lui mais dit se retirer pour préserver la réputation de la Fifa.
"Les récents événements m'ont blessé et déçu, sur les plans professionnel et personnel", écrit-il dans un communiqué.
"Cela m'attriste que le fait de défendre les causes auxquelles je crois se paie d'un tribut aussi lourd - une atteinte à la réputation de la Fifa. Ce n'est pas ce que j'espérais pour la Fifa et c'est inacceptable", poursuit-il.
"C'est pour cette raison que j'annonce mon retrait de l'élection à la présidence.
"Je ne placerai pas mon ambition personnelle au-dessus de la dignité et de l'intégrité de la Fifa."
Ce retrait laisse théoriquement la voie libre à Sepp Blatter, qui concourt à un quatrième mandat à la tête de la Fifa lors de l'élection prévue mercredi. Cependant, la décision de Bin Hammam pourrait aussi accroître la pression sur le président sortant, lui-même visé par des soupçons.
Mohamed bin Hammam, 62 ans, ajoute qu'il se rendra bien dimanche à la convocation de la commission d'ethique de la Fifa "pour laver (son) nom des accusations sans fondement qui ont été portées à (son) encontre".
Blatter aussi entendu
Cette commission d'ethique doit aussi entendre Sepp Blatter dimanche, conformément à une demande de Bin Hammam.
Selon la Fifa, Sepp Blatter doit être entendu parce que le président en exercice pourrait avoir eu connaissance de versements d'argent en liquide à certains responsables de l'institution.
L'enquête contre Bin Hammam a été diligentée à la suite d'informations fournies par Chuck Blazer, membre du comité exécutif de la Fifa, sur des "violations possibles du code de l'éthique de la Fifa par des responsables" et des "allégations de corruption" en vue de l'élection du président.
La Fifa est plongée dans un autre scandale de corruption présumée depuis l'an dernier, lorsque deux membres du comité exécutif ont été interdits de toute activité liée au football après avoir été piégés par des journalistes leur proposant d'acheter leur voix avant la désignation des pays hôtes des Coupes du monde 2018 et 2022, attribuées finalement à la Russie et au Qatar.
Se fondant sur de nouvelles informations du Sunday Times, un député britannique, Damian Collins, a accusé ce mois-ci le Camerounais Issa Hayatou et l'Ivoirien Jacques Anouma, deux autres hauts dirigeants de la Fifa, d'avoir vendu leur vote au Qatar. Le Qatar a formellement démenti ces allégations, de même que les deux responsables incriminés.