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L'Union européenne a annoncé jeudi qu'elle allait renforcer les sanctions contre l'Iran du fait de son programme nucléaire controversé. Malgré la pression internationale, Téhéran refuse toujours de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.

AFP - L'Union européenne va nettement renforcer ses sanctions contre l'Iran en ajoutant plusieurs entreprises à la liste des entités dont les avoirs sont gelés du fait du programme nucléaire controversé de Téhéran, ont annoncé jeudi des sources diplomatiques.

La décision doit être officiellement entérinée lundi par les ministres européens des Affaires étrangères, ont indiqué des diplomates.

La liste des entités sanctionnées va être allongée de manière "significative", a commenté l'un d'entre eux.

Plusieurs entreprises seront ajoutées, mais aussi des filiales d'entreprises déjà mentionnées dans les précédentes décisions de sanctions européennes, a précisé un autre.

L'Iran est déjà la cible de plusieurs trains de sanctions de l'UE du fait de son programme nucléaire.

En juillet 2010, les Européens avaient notamment adopté une palette de mesures transposant et allant au-delà de celles adoptées le 9 juin à l'ONU, du fait du refus de l'Iran de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, derrière lesquelles l'Occident voit les prémices en vue de se doter de l'arme atomique. Ce que Téhéran nie.

Par ailleurs, en avril dernier, l'UE avait sanctionné 32 responsables iraniens pour leur implication dans des atteintes aux droits de l'Homme.

Une source proche du gouvernement allemand a récemment fait savoir que la Banque de Commerce euro-iranienne (EIHB), installée en Allemagne, figurerait sur la liste qui sera entérinée lundi par les ministres européens.

"Les indices sur un engagement d'EIHB dans des activités relevant de la prolifération (nucléaire) se sont multipliés et concrétisés", a-t-elle indiqué, concluant que "du point de vue du gouvernement allemand, les conditions sont réunies, ce qui fait aussi consensus au niveau européen."

EIHB est depuis longtemps dans le collimateur des Etats-Unis qui l'accusent de contribuer à financer le programme nucléaire iranien, et Washington a réclamé à plusieurs reprises au gouvernement allemand de la faire fermer, sans succès jusqu'ici.

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En septembre dernier, les Etats-Unis avaient mis cette banque sur leur liste noire des sociétés financières exclues du système financier américain.

Dans son précédent train de sanctions liées aux activités nucléaires de l'Iran, en juillet 2010, l'Europe s'en était prise en particulier au secteur des industries gazière et pétrolière. Elle avait alors également sanctionné le transport de fret, par mer ou par air, mais aussi l'activité de huit nouvelles banques iraniennes.

En outre, elle avait prohibé les transactions financières supérieures à 40.000 euros avec l'Iran sans autorisation spéciale et nettement étendu la liste de personnes privées de visa ou victimes de gels d'avoirs, en particulier à des responsables des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime.