Muhammad Ali Qasim Yaqub, un "commandant d'Al-Qaïda" selon le Pakistan, a été arrêté dans la capitale économique du pays, Karachi (sud). Il ne figurait pourtant pas sur la liste des terroristes les plus recherchés dans le monde.
AFP - Le Pakistan a annoncé mardi l'arrestation d'un important "commandant d'Al-Qaïda", de nationalité yéménite, Muhammad Ali Qasim Yaqub, alias Abu Sohaib Al Makki, à Karachi (sud).
L'homme ne figure toutefois apparemment pas dans les listes des membres d'Al-Qaïda les plus recherchés dans le monde, et l'armée pakistanaise présente sa capture comme un "événement majeur pour démêler l'écheveau du réseau Al-Qaïda opérant dans la région".
Dans un communiqué intitulé "Important commandant d'Al-Qaïda arrêté à Karachi", l'armée pakistanaise assure que Yaqub, est "un important membre actif" du réseau d'Oussama ben Laden, tué il y a deux semaines par un commando américain dans le nord du Pakistan.
"Il a été arrêté par les agences de sécurité à Karachi", la gigantesque capitale économique du Pakistan, est-il écrit dans le texte qui ne précise pas quand l'arrestation a eu lieu.
"Selon les premiers éléments de l'enquête, Al Makki est yéménite et a travaillé directement sous les ordres des chefs d'Al-Qaïda le long de la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan", assure l'armée.
L'annonce de cette arrestation intervient après que le Pakistan et les Etats-Unis, par la voix du sénateur John Kerry se prévalant du soutien de Barack Obama, ont mis lundi en avant leur volonté de "rétablir la confiance" entre les deux alliés, après la crise née de l'élimination de Ben Laden dans une opération américaine secrète, mais dans une ville-garnison pakistanaise.
Ils ont ainsi promis que les deux pays travailleraient désormais "ensemble" en cas d'action contre toute "cible de première importance" au Pakistan.
M. Kerry était le premier haut responsable américain à se rendre au Pakistan depuis qu'un commando américain héliporté a tué le chef d'Al-Qaïda le 2 mai à Abbottabad, à deux heures de route au nord d'Islamabad.
itCette attaque, "clandestine", déplore Islamabad, a provoqué un vif émoi au sein d'une population très majoritairement antiaméricaine, non pas pour la mort de Ben Laden, qui a déclenché très peu de protestations, mais pour la "violation de la souveraineté" du Pakistan.
De leur côté, de très hauts responsables et des élus américains ont accusé les autorités pakistanaises au mieux d'incompétence, au pire de complicité en soulignant le fait que le chef d'Al-Qaïda a pu se cacher des années durant dans une ville qui abrite environ 10.000 militaires.
Depuis le raid, Washington et Islamabad, son allié-clé dans sa "guerre contre le terrorisme" depuis fin 2001, rivalisent verbalement pour menacer l'un de couper les fonds impressionnants qu'il verse au Pakistan depuis fin 2001, l'autre de revoir sa coopération en matière de renseignement dans la guerre contre le terrorisme.