Le Parlement pakistanais a réclamé samedi l'arrêt des attaques de drones américains et demandé une commission d'enquête indépendante sur l'opération menée par le commando ayant tué Oussama Ben Laden à Abbottabad.
REUTERS - Le parlement pakistanais a condamné samedi l'opération américaine dans laquelle Oussama ben Laden a été tué au début du mois et a demandé une révision des relations avec les Etats-Unis.
La veille, un double attentat suicide que les taliban pakistanais ont présenté comme un premier acte de représailles après sa mort a fait 80 morts à Charsadda, dans le nord-ouest du pays.
itL'opération menée par les Navy Seals dans la nuit du 1er au 2 mai à la résidence que le chef de file d'Al Qaïda occupait à Abbottabad, ville de garnison située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, a considérablement pesé sur les relations entre Washington et Islamabad.
Elle a en outre valu un torrent de critiques à l'armée et au gouvernement pakistanais, qui n'ont apparemment pas su déceler la présence de Ben Laden sur leur territoire ni détecter l'opération du commando américain.
"Le Parlement (...) condamne l'initiative unilatérale d'Abbottabad qui constitue une violation de la souveraineté pakistanaise", disent les élus dans un communiqué publié après l'audition de responsables des services de sécurité.
Le chef de l'ISI prêt à démissionner
A l'occasion de cette audience, Riaz Fatyana, chef des services de renseignement (Inter-Services Intelligence, ISI), s'est d'ailleurs dit prêt à démissionner, selon un parlementaire.
Les autorités jugent absurde l'idée selon laquelle elles auraient fermé les yeux sur la présence à Abbottabad de l'homme le plus recherché de la planète. Sans les taxer de complicité, le gouvernement américain a toutefois estimé que Ben Laden avait sans doute bénéficié d'une quelconque forme de soutien et s'est dit déterminer à en découvrir la nature.
La résolution adoptée samedi au parlement pakistanais invite Islamabad à couper les lignes d'approvisionnement des forces déployées en Afghanistan, faute d'une suspension des raids "inacceptables" menés par les drones américains contre les activistes islamistes des zones tribales.
L'un de ses raids avait fait cinq morts, quelques heures plus tôt, au Nord-Waziristan. Le gouvernement pakistanais les dénonce régulièrement, mais Washington assure qu'ils entrent dans le cadre des accords bilatéraux.