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L'armée se retire de la ville de Deraa, assiégée depuis le 25 avril

L'armée a procédé au retrait de plusieurs centaines de soldats de Deraa, ville-épicentre de la contestation assiégée depuis fin avril par l'armée syrienne. Vingt-cinq militaires ont été tués durant les affrontements avec "des bandes terroristes".

AFP - L'armée syrienne, qui assiégeait Deraa (sud) depuis le 25 avril, a commencé jeudi matin à se retirer de cette ville, épicentre de la contestation contre le régime, alors que 300 personnes ont été arrêtées près de Damas, selon un militant.

Trois cent cinquante soldats à bord d'une vingtaine de camions suivis d'une vingtaine de transports de troupes, tous arborant des posters du président Bachar al-Assad, ont quitté Deraa vers 10H00 locales (07H00 GMT), selon des journalistes de l'AFP.

"Nous avons entamé notre départ après avoir accompli notre mission", a affirmé le général Haddad, directeur du département politique de l'armée.

"L'armée se sera complètement retirée de Deraa d'ici la fin de la journée", a-t-il ajouté sans préciser le nombre de troupes engagées dans l'opération.

"Nous n'avons pas affronté les manifestants, nous poursuivions des bandes terroristes cachées dans plusieurs endroits. En tant qu'armée, nous n'avons jamais confronté les manifestants, nous n'avons jamais utilisé des armes lourdes sauf des armes automatiques", a-t-il précisé.

Il a montré des bâtiments en construction à l'entrée de la ville où, selon lui, se cachaient des tireurs embusqués avec lesquels l'armée s'est affrontée le premier jour de l'opération le 25 avril.

Vingt-cinq militaires ont été tués selon lui durant cette opération et 177 autres blessés.

Le mouvement de contestation du régime de Bachar al-Assad est resté très actif dans cette ville, située à 100 km au sud de Damas, où il est né à la mi-mars.

Le nombre de personnes "détenues ou disparues pourrait dépasser les 8.000", a déclaré mardi Wissam Tarif, directeur exécutif de l'organisation de défense des droits de l'Homme Insan, alors que la répression a fait quelque 600 morts, en majorité à Deraa, selon des ONG.

Le mouvement de contestation à Deraa avait été déclenché notamment après de mauvais traitements infligés à des élèves accusés d'avoir écrit sur un mur des slogans hostiles au pouvoir, selon des militants des droits de l'Homme.

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Reportage à la frontière syro-libanaise, traversée par des centaines de Syriens

L'armée syrienne avait affirmé que son intervention à Deraa visait à pourchasser des "groupes terroristes extrémistes", "en réponse aux appels au secours lancés par les habitants de la ville".

Dans le même temps, plus de 300 personnes ont été arrêtées jeudi matin à Saqba, près de Damas, par les services de sécurité et l'armée syrienne, a indiqué à l'AFP un militant, joint par téléphone depuis Nicosie.

"Plus de 300 personnes ont été arrêtées à Saqba, dont plusieurs dignitaires religieux, par les services de sécurité appuyés par l'armée", a indiqué le militant, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

Il a affirmé qu'une personne au moins avait été blessée par des tirs des services de sécurité avant d'être conduite en prison.

Sur la place centrale de la ville, baptisée "Place des martyrs", les services de sécurité "ont arraché un panneau portant cette inscription et déchiré des photos de martyrs qui y étaient collées", a ajouté le militant.

Il a affirmé que plus de 2.000 membres des services de sécurité et de l'armée avaient participé à la campagne d'arrestation.

Selon ce militant, sept habitants de Saqba ont été tués depuis le début de la contestation contre le régime du président Assad, à la mi-mars.