En alignant Raul seul en pointe, Ralf Rangnick avait fait le pari de muscler son entrejeu pour couper la transition de balle entre les lignes de Manchester United. Mais, comme à l’aller, Schalke n’a presque pas existé face aux Red Devils, et s’est lourdement incliné à Old Trafford (4-1).

Manchester, même avec une équipe bis portée par un trio offensif Valencia-Berbatov-Nani inédit, a confirmé l’indéniable supériorité de son collectif. Jamais les hommes d’Alex Ferguson n’ont paru en réelle difficulté et, s’ils n’ont pas été aussi dominateurs qu’à l’aller dans le jeu, ils ont su se montrer tout aussi efficaces.

Au final, au terme des deux rencontres, la qualification des hommes d’Alex Ferguson est on ne peut plus logique. Mercredi, les Red Devils ont parfaitement maîtrisé le début de match, annihilant les quelques velléités offensives allemandes. Seul Farfan est parvenu à briser le verrou mancunien mais la frappe du Péruvien n’a pas trouvé le cadre (8e).

Manchester tout en maîtrise

Au terme d’une demi-heure plaisante mais sans occasions franches, ce sont finalement les Mancuniens qui allaient lancer les hostilités. Sur un bon ballon de récupération de Nani, Valencia se trouvait seul face à Neuer. L’Equatorien, d’un tir croisé à ras de terre, venait crucifier le portier allemand (26e, 1-0).

Dans la foulée, Manchester donnait encore un peu plus d’ampleur à sa domination en doublant la mise. Gibson, bien servi par Valencia en retrait, décochait une frappe sèche que Neuer ne parvenait pas à dévier suffisamment (31e, 2-0).

Paradoxalement, c’est au fond du trou que les joueurs de Gelsenkirchen trouvaient les ressources pour réagir. Sur une relance approximative de Smalling, Uchida récupérait le ballon côté droit. Le Japonais, avec beaucoup de réussite, parvenait à transmettre le ballon à Jurado qui réduisait la marque d’une belle demi-volée dans la lucarne de Van der Sar (35e, 2-1).

Derrière, le match reprenait son cours sur le même rythme. Schalke tentait maladroitement de mettre de l’impact physique tandis que Manchester se contentait de gérer les timides tentatives adverses.

Schalke a sombré

Au retour des vestiaires, les Allemands parvenaient enfin à prendre un peu le jeu à leur compte, mais c’était une nouvelle fois Manchester, en contre, qui allait se procurer les plus franches occasions.

Peu avant l’heure de jeu, Anderson, à l’entrée de la surface, décochait une magnifique frappe du gauche en direction de la lucarne de Neuer. Le portier allemand parvenait in extrémis à repousser le ballon en corner d’une superbe envolée (56e).

La suite du match allait confirmer la lente érosion de Schalke. Les Red Devils, profitant des nombreuses approximations de leurs adversaires du soir, allaient même tripler la mise par Anderson. Le Brésilien, trouvé au point de penalty par un centre de Berbatov, se jouait de la défense en deux temps avant de crucifier Neuer, une nouvelle fois impuissant (72e, 3-1).

Dans la foulée, le match allait même tourner à la démonstration. Berbatov perçait une nouvelle fois la défense allemande côté droit et trouvait Anderson. Le Brésilien, aux six mètres, concluait cette nouvelle occasion d’un plat du pied imparable (76e, 4-1).

Et comme pour donner une amertume plus prononcée encore à cette défaite, les hommes de Rangnick se voyaient – logiquement – refuser un but de Klass Jan Huntelaar en toute fin de match (82e).

L'addition aurait même pu être plus lourde si Neuer, dans les arrêts de jeu, n'avait pas réalisé une nouvelle parade de grande classe devant Owen (90e+2).

Reste qu’en toute décontraction, les joueurs mancuniens ont prouvé qu’ils étaient le challenger le plus crédible du Barça, vainqueur mardi du Real Madrid dans l’autre demi-finale. Et l’adversaire qu’ils rencontreront en finale de la Ligue des Champions, le 28 mai prochain à Wembley, devrait leur offrir un défi d’une toute autre ampleur.