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La Réserve fédérale persiste à maintenir des taux proches de zéro

La Réserve fédérale américaine (Fed) maintient des taux quasi nuls afin de soutenir le crédit. Pour la première conférence de presse de l'histoire de l'institution, son patron, Ben Bernanke, a justifié cette décision par le soutien à la reprise.

AFP - La banque centrale des Etats-Unis (Fed) confirmé mercredi sa volonté de soutenir l'économie américaine à plein régime jusqu'à la fin juin, et son président, Ben Bernanke n'a affiché aucune intention de fermer rapidement le robinet du crédit au-delà de cette date.

Le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a annoncé que la Réserve fédérale comptait maintenir encore longtemps son taux directeur quasi nul, comme elle le fait depuis décembre 2008.

Pour compléter cette action, la Fed est décidée à mener intégralement son programme de rachats d'obligations du Trésor américain pour un montant total de 600 milliards de dollars d'ici à fin juin annoncé en novembre, a ajouté le FOMC dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion à Washington.

Une première dans l'histoire de la Fed

Grande première dans l'histoire de la Fed, M. Bernanke a donné une conférence de presse à l'issue de sa réunion de politique monétaire, comme le font régulièrement les chefs des autres principales banques centrales du monde.

C'est une petite révolution en matière de communication et de transparence de la part d'une institution qui, jusqu'en 1994, ne fournissait aucune information sur ce que décidait le FOMC.

Celui-ci a pris acte des difficultés rencontrées par l'économie américaine au premier trimestre en revoyant en nette baisse sa prévision de croissance pour 2011, laquelle pourrait désormais bien être inférieure aux 2,9% de 2010.

Si le Comité s'est dit un peu plus optimiste pour l'évolution du chômage, M. Bernanke, pendant les quelque cinquante minutes qu'a duré son point de presse, a insisté sur le fait que l'on était encore loin du compte, que le marché du travail n'était de "toute évidence pas en bonne forme".

Les choses s'améliorent "lentement" a-t-il dit à plusieurs reprises, les dirigeants de la Fed cherchent toujours "à [s]'assurer que [la reprise] est viable", "je ne sais pas exactement combien de temps s'écoulera avant que commence le processus de resserrement monétaire"

Si la poussée de l'inflation rend peu probable le lancement d'un nouveau programme de rachat d'obligations du Trésor au-delà du 30 juin, M. Bernanke n'a a aucun moment exclu une telle possibilité.

En théorie, une politique monétaire souple a tendance à stimuler l'activité mais aussi l'inflation, tandis qu'une politique restrictive (taux d'intérêt élevé) a tendance à contenir la hausse des prix.

La possibilité de soutenir l'économie à plein régime

Mais la Fed juge qu'elle peut continuer à soutenir l'économie à plein régime malgré la poussée de l'inflation provoquée par la hausse des prix du pétrole et des matières premières car elle estime toujours que les effets de la hausse du pétrole sur le prix ne devraient être que "passagers".

Le but du programme de rachats d'obligations du Trésor est de garder le plus bas possible les taux d'intérêt à long terme, les taux à court terme étant calés au plancher par le maintien du taux directeur de la Fed près de zéro.

L'idée est de réduire le coût du crédit afin d'inciter au maximum les ménages à consommer et les entreprises à investir pour soutenir l'activité et favoriser la création d'emplois afin de donner naissance à ce que les économistes appellent un cercle vertueux de croissance.

M. Bernanke a prévu de donner quatre conférences de presse par an à l'issue de réunions du FOMC. Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, un cabinet de conseil en stratégie économique, a jugé la première plutôt réussie dans la mesure où M. Bernanke n'a "commis aucune erreur" susceptible de faire trembler les marchés.