Une semaine après avoir plié face au Real Madrid en finale de Coupe du Roi (1-0), le Barça se présente presque en challenger à Bernabeu, en demi-finale aller de Ligue des Champions. Les Blaugranas devront se sublimer pour battre un Real retrouvé.
Il n’aura fallu que deux petits matchs pour que la meilleure équipe du monde se retrouve pour la première fois en position de challenger en 2011. Le FC Barcelone, qui se déplace jeudi à Madrid pour affronter le Real, sait que le bilan de ses deux dernières confrontations avec son éternel rival ont changé la donne.
Accrochés il y a une dizaine de jours à Santiago-Bernabeu (1-1) puis battus mercredi dernier à Mestalla (1-0) en finale de Coupe du Roi, les hommes de Pep Guardiola n’ont plus le vent en poupe.
Le technicien du Barça ne se voile pas la face, à la veille d’une double confrontation cruciale en demi-finale de Ligue des Champions : "Beaucoup de gens misent sur nous mais, maintenant, il est évident que Madrid est bien meilleur que nous."
Le week-end dernier, les Catalans, qui comptent toujours huit points d’avance sur leur rival en tête de Liga, n’ont pas complètement convaincu. La victoire décrochée face à Osasuna (2-0) a une nouvelle fois prouvé le sérieux du collectif catalan, mais la touche de génie du Barça du début de saison semble s’être un peu atténuée.
À l’inverse, les hommes de José Mourinho ont flambé. Le Real, pourtant largement remanié, n’a laissé aucune chance à Valence, 3e de la Liga (6-3). De bon augure pour l’attaquant brésilien Kaká : "Une équipe qui évolue de cette manière quelques jours après avoir remporté la Coupe du Roi démontre qu'elle a envie de faire une grosse fin de saison."
Le Real sur de bons rails
Le Real Madrid aborde donc les actes III et IV de cette série de "clásicos" en pleine confiance, d’autant qu’en dehors des absences de Ricardo Carvalho (suspendu) et Sami Khedira (blessé), Mourinho pourra compter sur un effectif presque au complet. Les retours de blessure de Kaká et de Gonzalo Higuain devraient lui offrir de nouvelles options tactiques.
À l’inverse, l’infirmerie catalane n’en finit plus de se remplir. Déjà privé d’Adriano et du Français Éric Abidal, le Barça a dû enregistrer la défection de Maxwell. C’est donc avec un flanc gauche sinistré que les Blaugranas devront composer pour museler l’intenable Cristiano Ronaldo.
Un retour précoce de Carles Puyol pourrait s’avérer être la seule solution pour Pep Guardiola. Mais même avec Puyol aligné à gauche, il sera difficile pour le Barça d’annihiler le potentiel offensif retrouvé du Real.
Fidèle à sa philosophie, le technicien catalan estime néanmoins que le salut de son équipe passera une nouvelle fois par le jeu : "Si nous allons à Santiago-Bernabeu avec la seule idée d'y faire un résultat acceptable, ils nous marcheront dessus. Il faut y aller en voulant marquer des buts".
Un défi d'autant plus difficile que le métronome du Barça, Andrès Iniesta, sera lui aussi absent.
Le Barça en danger
Les Blaugranas devront néanmoins retrouver cette efficacité offensive qui leur avait permis d’étriller le rival castillan 5-0, le 29 novembre dernier.
Depuis, Mourinho semble avoir trouvé la clé du dispositif catalan, et le défenseur Sergio Busquets sait que son Barça est en danger : "Madrid est le pire adversaire que nous pouvions affronter en ce moment. Ils nous connaissent et nous avons également beaucoup de matchs très équilibrés face à eux."
Avec une victoire de chaque côté et un nul depuis le début de la saison, le bilan est pour le moment à l’équilibre entre les deux mastodontes ibères. Mais le Real de Jose Mourinho compte bien concrétiser la dynamique actuelle dès ce mercredi en prenant un avantage sur son éternel adversaire.
Un bon résultat à Bernabeu lui ouvrirait les portes d’une finale européenne pour la première fois depuis 2002. Autant dire une éternité pour le club, qui compte neuf victoires en C1 depuis sa création.