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Souverain dans les Ardennes, Gilbert remporte Liège-Bastogne-Liège

Déjà victorieux sur les routes de l’Amstel Gold Race et de la Flèche Wallonne, Philippe Gilbert a bouclé sa semaine ardennaise en beauté. Le cycliste belge s’est imposé au terme des 256 km de Liège-Bastogne-Liège, principal objectif de sa saison.

Voilà 12 longues années que la Belgique espérait qu’un enfant du pays reprenne le flambeau du regretté Franck Vandenbroucke, dernier vainqueur "maison" de Liège-Bastogne-Liège, la reine des classiques ardennaises, en 1999.

En s’imposant dans la "Doyenne", Philippe Gilbert a confirmé les belles dispositions qu'il laissait entrevoir depuis l’année dernière. À 28 ans, après un début de carrière solide mais discret, le coureur cycliste d’Omega Pharma-Lotto monte en puissance, semaine après semaine.

En 2011, le Liégeois est devenu le deuxième coureur de l’histoire à remporter successivement l’Amstel Gold Race (le 17 avril), la Flèche Wallonne (le 20 avril) puis Liège-Bastogne-Liège. Seul l’Italien Davide Rebellin avait réalisé le triplé ardennais jusqu’alors... C'était en 2004.

Impérial depuis le week-end dernier, Gilbert a une nouvelle fois survolé les débats. Il a été le seul à ne pas flancher lorsque les frères Schleck ont faussé compagnie au peloton des favoris au pied de la Roche aux Faucons, à 22 km de l’arrivée. La fratrie du Team Leopard Trek a tout tenté pour décrocher le Wallon… Sans succès.

Dans la côte de Saint-Nicolas, Gilbert a usé les organismes des deux Luxembourgeois. Il n’a eu ensuite aucun mal à dominer ses deux adversaires dans les derniers mètres de la course. Face à Frank (2e) et Andy (3e), il a fait parler sa puissance et s’est logiquement imposé au sprint devant les deux grimpeurs.

"Gilbert, c'est la classe ! Il s'est montré impressionnant cette semaine. J'ai essayé d'attaquer au début de Saint-Nicolas. Il a répondu à sa manière dans les 500 derniers mètres. Pour le lâcher, il me faudrait une côte de 4 ou 5 kilomètres !", analysait Andy Schleck, interrogé par l’AFP, à l’arrivée de la course.

Fin stratège

Dans les trois classiques ardennaises, le Belge a, chaque fois, laissé la même impression : celle de n’avoir jamais eu besoin de puiser dans ses réserves.

Mieux, il a prouvé qu’il avait non seulement les jambes mais surtout la tête pour assumer le rôle de favori qu’il s’était vu attribuer par les médias et par l’ensemble du milieu sur des courses d’un jour.

Cette confirmation pourrait permettre au Liégeois de franchir de nouveaux paliers cette année. S’il est loin, pour le moment, d’envisager jouer une place sur les courses à étapes - il souffre notamment la comparaison avec les meilleurs en haute montagne -, Gilbert compte bien se distinguer sur un coup dès le prochain Tour de France, au début du mois de juillet, comme il le confiait dimanche à l’AFP : "Je n'ai jamais porté le maillot jaune dans le Tour de France. Ce sera mon prochain objectif cette saison."

Un nouvel objectif qui pourrait le rapprocher un peu plus d’un autre prestigieux défi. "Le Championnat du monde, ça me fait rêver aussi. Et j'ai la chance que les parcours des Mondiaux 2012 et 2013 me conviennent bien...", confie-t-il.

D’ici là, Philippe Gilbert aura bien d’autres occasions de voir sa longévité mise à l’épreuve. Et devrait emmener dans sa roue une flopée de challengers, parmi lesquels le Suisse Fabian Cancellara (Team Leopard Trek), décevant depuis le début de l’année mais toujours en mesure de contrarier les espoirs du nouveau héros wallon.

Tags: Cyclisme, Belgique,