
Surnommé le "médecin de la mort", Aribert Heim était l'un des criminels nazis les plus recherchés au monde. Son fils a confié à la chaîne de télévision allemande ZDF qu'il était mort le 10 août 1992, en Égypte, à 78 ans.
AFP - Les autorités allemandes ont affirmé jeudi disposer depuis peu "d'informations sérieuses" sur la mort probable en 1992 en Egypte du criminel nazi le plus recherché au monde Aribert Heim, et vont rechercher son cadavre pour l'identifier "de façon certaine".
Les enquêteurs allemands disposaient depuis le début de la semaine "d'informations sérieuses", "en provenance de l'entourage personnel" du "Boucher de Mauthausen", a déclaré jeudi le porte-parole de la police criminelle du Bade-Würtemberg (sud-ouest de l'Allemagne), où est basée une cellule d'enquête sur Aribert Heim.
La police n'a pas pu certifier la mort de Heim, faute de temps, mais les enquêteurs essaieront de trouver les restes de son cadavre en Egypte, où il serait mort en 1992, pour pouvoir l'identifier "de façon certaine", a-t-il ajouté.
Depuis 1963, Alibert Heim vivait sous de faux noms en Egypte, selon le porte-parole.
En 1965 et 1967, les enquêteurs avaient déjà reçu des informations sur la présence de Heim en Egypte, qu'une vérification auprès des autorités égyptiennes n'avait alors pas permis de confirmer.
Selon une enquête commune de la chaîne de télévision publique allemande ZDF et du quotidien américain New York Times - qui s'appuient notamment sur les affirmations du fils d'Aribert, Rüdiger Heim - révélée mercredi soir, le criminel nazi est mort d'un cancer en 1992 en Egypte où il s'était réfugié au milieu des années 70. Il s'y cachait sous l'identité d'un Egyptien musulman.
Surnommé "le boucher de Mauthausen", il figurait en première place de la liste des criminels nazis les plus recherchés dans le monde - l'ancien N.1 Aloïs Brunner, l'un des artisans de la "solution finale", étant considéré comme mort.
Heim est accusé d'avoir tué et torturé des centaines de détenus du camp de concentration autrichien de Mauthausen.
Le directeur de l'antenne israélienne du Centre Simon Wiesenthal spécialisé dans la traque des criminels nazis, Ephraïm Zuroff, s'est pour sa part voulu prudent dans l'attente de preuves de la mort de Heim.
"Nous ne disposons pour l'heure ni de cadavre, ni de sépulture et à plus forte raison pas non plus de confirmation ADN", a-t-il fait remarquer mercredi soir.