Israël a poursuivi ses raids aériens dans la bande de Gaza en réponse aux attaques du Hamas. Une trentaine de projectiles ont été tirés de la bande de Gaza ce samedi sur le sud d'Israël. 17 palestiniens ont été tués depuis jeudi.
AFP - La confrontation entre Israël et le Hamas, la plus meurtrière depuis la guerre de l'hiver 2008-2009 dans la bande de Gaza, s'est poursuivie samedi, mais avec moins d'intensité que les deux derniers jours.
Un Palestinien, membre des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, a été tué samedi matin par un obus de char. Deux autres ont été tués durant la nuit dans un raid aérien, dont un chef militaire des Brigades Al-Qassam, Tayssir Abu Sneneh.
Ces décès portent à 17 le nombre des Palestiniens tués et à 63 celui des blessés, selon des sources médicales, depuis le début de cette confrontation déclenchée jeudi par un tir de missile antichar contre un autobus scolaire qui a grièvement blessé un adolescent en Israël.
C'est le bilan le plus lourd depuis la fin de l'offensive "Plomb durci" en janvier 2009 contre Gaza.
Les Brigades Ezzedine Al-Qassam et Al-Qods revendiquent les attaques
Samedi, 38 projectiles, roquettes ou obus de mortier, tirés de la bande de Gaza se sont abattus sur le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât, sauf des dommages dans un kibboutz (village collectiviste) proche de la bande de gaza, selon un porte-parole de la police.
Plus de dix roquettes de type Grad, d'une portée de 50 km, ont atteint les environs d'Ashdod, Beersheva, Kyriat Gat et Ofakim, selon lui.
Une porte-parole de l'armée a précisé que sept roquettes Grad avaient été interceptées ces dernières 48 heures par le nouveau système de défense antimissile Iron Dome ("Dôme de fer").
Les Brigades Ezzedine Al-Qassam ainsi que les Brigades Al-Qods, l'aile militaire du Jihad islamique, un groupe radical, ont revendiqué les tirs de samedi.
"Nous ne parlerons pas de trêve aussi longtemps que l'occupant sioniste poursuivra ses attaques", a averti à Gaza un porte-parole des Brigades Al-Qassam.
Négociations en cours pour un cessez-le-feu
Mais un haut responsable sécuritaire israélien a fait état de démarches de la branche politique du mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza pour parvenir à un cessez-le-feu effectif.
"La branche politique du Hamas a fait parvenir à Israël un message demandant à l'armée israélienne un cessez-le-feu" en échange d'un arrêt des attaques palestiniennes, a déclaré ce haut responsable qui a requis l'anonymat.
Il a estimé toutefois que les attaques israéliennes se poursuivraient aussi longtemps qu'Israël ne sera pas assuré que "sa population peut vivre normalement", sans la menace de tirs palestiniens.
"Nous ne savons pas à ce stade quand nous arrêterons nos opérations qui ont déjà infligé des coups sévères au Hamas, alors que des pas supplémentaires pourraient être franchis" dans l'escalade militaire, a-t-il averti.
Il a indiqué par ailleurs que le ministre de la Défense Ehud Barak avait reporté sine die une visite qu'il devait samedi effectuer à Washington, compte tenu de la gravité de la situation.
L'Autorité palestinienne demande la fin des "crimes contre le peuple palestinien"
A Gaza, le gouvernement du Hamas a décrété samedi un état d'urgence pour les forces de sécurité, la défense civile et les services de santé.
Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri a affirmé à l'AFP le tir contre l'autobus scolaire revendiqué par sa branche armée ne visait pas des enfants."Nous n'avons pas pour politique de viser des civils. Nous ne savions pas que ce bus qui empruntait une route utilisée par l'armée israélienne, transportait des enfants", a-t-il dit.
L'Autorité palestinienne, basée à Ramallah (Cisjordanie) du président Mahmoud Abbas a reproché à Israël de "viser délibérément des cibles civiles" et appelé la communauté internationale à "intervenir immédiatement pour stopper les crimes contre le peuple palestinien".
Elle a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Vendredi, l'ONU et l'Union européenne avaient appelé à un arrêt immédiat des hostilités.