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Le maire d'Antananarivo destitué par le gouvernement

Le ministère de l'Intérieur a ordonné le limogeage du maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina (photo). Véritable opposant au régime malgache, ce dernier avait lancé, lundi, une demande de destitution du président Marc Ravalomanana.

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Andry Rajoelina, à la tête d’une fronde anti-gouvernementale depuis une semaine, a été destitué de ses fonctions de maire d'Antananarivo, mardi, par décision du ministère de l’Intérieur. "C’est une décision qui n’a pas vraiment surpris Rajoelina, commente Franck Berruyer, envoyé spécial de FRANCE 24 à Madagascar. Puisqu’il évoquait déjà cette décision hier soir, et ce matin lors d’un grand meeting." Le maire de la capitale a annoncé, mardi soir depuis son domicile, qu'il allait "contester" sa destitution.

Un envoyé spécial du gouvernement, Guy Randrianarisoa, s’est rendu dans la journée dans les locaux de la mairie, et a constaté l’absence d’Andry Rajoelina. "Cet envoyé spécial a pris l’intérim de la mairie, précise Franck Berruyer. Il a dit que ce n’était pas une décision politique, qu’il était là pour exécuter une décision du gouvernement et du ministère de l’Intérieur." Guy Randrianarisoa est un familier de l’hôtel de ville d’Antananarivo. Il a été secrétaire général de la mairie puis conseiller spécial d’Andry Rajoelina pendant cinq mois, au début de 2008.

Lors d’une conférence de presse, le préfet de la capitale, Edmond Rakatomavo, n’a pas justifié la décision de destituer Andry Rajoelina. Il aurait simplement cité "des manquements dans la conduite de la mission de la commune, par exemple en ce qui concerne la gestion des ordures".

Un mouvement qui s’essouffle

Cette décision du gouvernement intervient alors que le maire d’Antananarivo avait annoncé qu’il publierait samedi le nom des membres de son "gouvernement de transition".

Mais le mouvement de soutien à Andry "TGV", comme il est surnommé, semble s’essouffler. "Devant la mairie, cet après-midi, les supporters du maire n’étaient qu’une dizaine. Sans aucune animosité, ils étaient venus voir ce qui se passait. Trois ou quatre camions remplis de gendarmes anti-émeutes attendaient. Pour l’instant, il n’y a aucun attroupement sur la principale place d’Antananarivo, aucune personne ne vient manifester sa désapprobation", décrit Franck Berruyer, à 16h (GMT+1).

Depuis deux jours, les rassemblements en soutien au maire n’ont pas été très suivis. Beaucoup moins en tout cas que les précédents, notamment celui de samedi dernier. La semaine passée, les manifestations en soutien à Andry "TGV" avaient dégénéré, tuant au moins 80 personnes, selon le gouvernement français. Le maire d’Antananarivo avait réussi à fédérer les frustrations et le mécontentement d’une partie de la population face aux difficultés économiques et à la gestion du pouvoir par le président malgache Marc Ravalomanana.