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Les partisans d'Alassane Ouattara se rapprochent d'Abidjan

Les forces pro-Ouattara ont pris le contrôle de Yamoussoukro, la capitale administrative ivoirienne, et ont atteint le port stratégique de San Pedro, dans le sud du pays. "Gbagbo a quelques heures pour partir", a averti sur FRANCE 24 Guillaume Soro.

Des tirs se font entendre à Abidjan, ce jeudi, au quatrième jour de l’avancée fulgurante des forces pro-Ouattara depuis Yamoussoukro et San Pedro, deux villes dont elles se sont emparées hier et cette nuit. "Il y a des barrages de patriotes partout, cela tire beaucoup aux Deux Plateaux et vers Yopougon", témoigne un Observateur de FRANCE 24 vivant à Abidjan. Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) favorables à Alassane Ouattara, se trouvent à présent à une centaine de kilomètres d'Abidjan, selon un témoignage recueilli par l’AFP ce jeudi midi.

"La progression [militaire] doit se poursuivre. L’objectif unique est de rétablir le verdict des urnes et d’instaurer la démocratie. La Côte d'Ivoire est une et indivisible. Gbagbo a quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan et ce sera plus compliqué pour lui", a affirmé mercredi soir, sur FRANCE 24, Guillaume Soro, le Premier ministre nommé par le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara.

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Guillaume Soro, Premier ministre nommé par Alassane Ouattara
Les partisans d'Alassane Ouattara se rapprochent d'Abidjan

Deux gendarmes français blessés par des pro-Gbagbo

Sanctions de l'ONU contre Laurent Gbagbo

Mercredi, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution imposant de nouvelles sanctions à l'encontre de Laurent Gbagbo, de son épouse Simone et de leurs plus proches collaborateurs, prévoyant un gel de leurs avoirs et l'interdiction de voyager.

Le Conseil de sécurité a renouvelé son "entier soutien" aux forces de l'ONU présentes en Côte d'Ivoire (Onuci) qui peuvent recourir à "toutes les mesures nécessaires" pour assurer leur mandat qui est de protéger les civils et d'empêcher l'utilisation d'armes lourdes contre les population civiles.

Même si Guillaume Soro n’a pas voulu confirmer que les blindés des forces pro-Ouattara se dirigeaient à présent vers Abidjan - "Je ne vais pas dévoiler ici la stratégie militaire des Forces républicaines", a-t-il expliqué -, il n’a pas caché que le contrôle de la capitale économique ivoirienne était le but ultime de l'offensive.

En ville, la tension était déjà palpable, mercredi. Selon l'AFP, des tirs, notamment à l'arme lourde, ont été entendus dans plusieurs quartiers du nord de l'agglomération et de nombreux habitants sont rentrés précipitamment chez eux. Deux gendarmes français, en fonction à l'ambassade de France, ont été blessés et leur voiture a été la cible de tirs de la part de partisans de Laurent Gbagbo. Paris a dénoncé un acte "inadmissible".

"La situation a évolué très vite au cours des dernières 24 heures, résume Zoumana Zoom Dosso, le correspondant de RFI à Duékoué. Toutes les forces restées fidèles à Laurent Gbagbo sont désormais à Abidjan. S’il ne plie pas et que les forces pro-Ouattara arrivent, il y aura une grande bataille dans laquelle il risque d’y avoir beaucoup de dégâts. Des journaux parlent déjà du départ de Laurent Gbagbo en Afrique du Sud. Mais tout ceci n’est pas encore confirmé pour l'instant."


 "Nous ne rencontrons pas de résistance"

Les forces pro-Ouattara se sont emparées de deux villes symboliques ce mercredi : le port stratégique de San Pedro, premier port d'exportation de cacao au monde, et la capitale du pays, Yamoussoukro.

Ville natale de l'ancien président Félix Houphouët-Boigny, la capitale administrative ivoirienne est tombée facilement. Seuls quelques tirs de kalachnikov ont été entendus, selon le témoignage de certains de ses habitants. Guillaume Soro a déclaré "vouloir éviter les combats dans cette ville". Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) favorables à Alassane Ouattara ont ensuite poursuivi leur route vers le sud, ne laissant qu'un petit détachement en ville.

Depuis quatre jours, les FRCI avancent sans difficulté vers le sud du pays, prenant le contrôle de villes symboliques comme Gagnoa, en "pays bété" (centre-ouest du pays), région natale de Laurent Gbagbo. "Nous ne rencontrons pas de résistance, mais des ralliements, a encore affirmé Guillaume Soro au micro de FRANCE 24. Nous avons déjà été contactés par plusieurs généraux qui ne se sont pas publiquement dévoilés, pour des raisons de sécurité. Les seules difficultés que nous avons rencontrées, c’est avec les miliciens et les mercenaires, du côté de Duékoué [ouest du pays]."