Le PS améliore son score du premier tour (35 % contre 31,5 %) et remporte plusieurs départements, notamment Mayotte. Le Front national fait moins bien que la semaine dernière, mais remporte au moins un siège. Les résultats restent provisoires.
AFP - A 13 mois de la présidentielle, la gauche a nettement remporté dimanche le second tour des élections cantonales en ravissant plusieurs départements à l'UMP, grand perdant, tandis que le Front national s'est imposé dans le paysage politique même s'il n'a pas réussi à transformer l'essai.
Le PS a recueilli 35,05% des voix dimanche, devant l'UMP (18,89%), tandis que le Front national, présent dans 400 cantons, en a récolté 10,01%, selon les premières estimations du ministère de l'Intérieur.
Le taux d'abstention, selon les instituts Ipsos et OpinionWay, s'est élevé aux alentours de 55%, soit sensiblement le même chiffre qu'au premier tour (55,68%, déjà un record pour ce type d'élection).
Plusieurs départements basculent à gauche
Les Français "ont ouvert la porte du changement et nous allons nous y engouffrer", s'est réjouie la patronne du PS, Martine Aubry, au vu des résultats.
La gauche a pris plusieurs départements à la droite: Jura, Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire. Elle a gardé la Seine-et-Marne ainsi que la Corrèze, fief de François Hollande. Grosse surprise, l'UMP a perdu la majorité à Mayotte.
Le Front national, qui voulait marquer les esprits en faisant une entrée fracassante dans certains conseils généraux, n'a pas réussi à obtenir un nombre important d'élus malgré la cacophonie qui a prévalu toute la semaine à l'UMP sur la consigne de vote : "ni Front républicain, ni Front national".
Sa présidente Marine Le Pen s'est "félicitée d'une très forte augmentation des voix FN entre les tours, quelle que soit la configuration". "Mais manifestement, on bute à quelques centaines de voix", a-t-elle admis.
Le parti d'extrême droite, qui était arrivé en tête dans 39 cantons au soir du premier tour, pourrait toutefois remporter quelques cantons, notamment celui de Carpentras-nord (Vaucluse).
La majorité est "un petit peu déçue", a commenté le patron de l'UMP Jean-François Copé, en estimant que le PS était "très loin" des résultats qu'il escomptait.
"La gauche progresse mais le recul de la majorité est moins important qu'annoncé", a commenté le Premier ministre François Fillon.
Signe des tensions au sein du parti présidentiel, le président d'honneur du Parti radical (co-fondateur de l'UMP), André Rossinot, a averti dès dimanche soir que "l'UMP a un mois pour changer", en appelant à un retour à "l'équilibre" des "philosophies fondatrices" de l'UMP.
Les dernières élections cantonales ?
3.124 candidats se disputaient les 1.566 cantons encore à pourvoir dans tous les départements, sauf Paris. 460 conseillers généraux ont été élus dès le premier tour. Jusqu'à présent, la gauche était majoritaire dans 58 départements sur 100. Elle devrait franchir la barre des 60.
En Corrèze, François Hollande avait fait du maintien à gauche de son département - ce qui est chose faite - une condition de sa candidature à la primaire socialiste pour 2012. Le compte à rebours de sa déclaration de candidature est donc lancé.
PS, Europe Ecologie-Les Verts et PCF avaient affiché leur unité contre la droite et le Front national, même si les écologistes s'étaient maintenus dans 37 cantons face à la gauche.
Jusqu'à présent les conseils généraux étaient renouvelés par moitié tous les trois ans dans tous les départements, sauf Paris. Mais ce scrutin pourrait être le dernier de ce genre, le conseiller général devant être remplacé en 2014 par le conseiller territorial qui siégera à la fois à la région et au département. La gauche entend toutefois revenir sur cette réforme si elle gagne en 2012.
L'élection des nouveaux présidents de conseils généraux aura lieu jeudi.