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Nouvelle escalade de la violence dans la bande de Gaza

Depuis trois jours, la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, et l'armée israélienne s'affrontent à la frontière entre Israël et le territoire palestinien de Gaza. Les violences ont fait plusieurs morts et blessés dans chaque camp.

AFP - Quatre Palestiniens, dont deux mineurs, ont été tués mardi par des tirs israéliens à Gaza, au quatrième jour d'une escalade de la violence à la frontière entre Israël et le territoire palestinien contrôlé par le Hamas.

La tension qui s'accumulait est brusquement montée samedi à la suite du tir d'une cinquantaine d'obus de mortier vers le territoire israélien par la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, pour "venger" la mort de deux de ses membres lors d'une frappe aérienne israélienne le 16 mars à Gaza.

"Au moins quatre martyrs ont péri dans des tirs sur des jeunes qui jouaient au football dans le quartier de Chajaïya", dans l'est de la ville de Gaza, près de la frontière avec Israël, a déclaré Adham Abou Selmiya, responsable des services d'urgence dans la bande de Gaza.

Il a souligné que la plupart des victimes étaient des jeunes ou des enfants, citant les noms et âges des quatre tués, âgés de 11, 16, 20 et 50 ans, dont les deux plus jeunes et le plus âgé appartenaient à la même famille.

Douze personnes ont également été blessées, y compris quatre grièvement. Parmi elles figuraient plusieurs jeunes enfants et un adolescent, a constaté un photographe de l'AFP.

Les tirs israéliens se sont abattus sur une maison familiale à Chajaïya, tuant ou blessant plusieurs enfants, selon un témoin.

L'armée israélienne a confirmé avoir tiré au mortier "contre un site de tirs de roquettes dans le nord de la bande de Gaza" après le lancement de quatre roquettes artisanales Qassam vers Israël, selon elle.

"Apparemment, des civils innocents ont été touchés par ces tirs", a ajouté une porte-parole militaire israélienne, en rejetant la responsabilité sur "le Hamas qui choisit d'opérer à partir d'une zone civile et utilise les civils comme des boucliers humains".

"L'armée israélienne ne recherche pas l'escalade dans le sud", a-t-elle assuré.

"Nous considérons le massacre de Chajaïya comme un crime de guerre et l'occupation israélienne porte la responsabilité de l'escalade et de ses conséquences et Israël doit réviser sa position pour prévenir une explosion", a déclaré un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, lors d'une conférence de presse.

"Les forces palestiniennes continuent à tenter d'éviter toute escalade contre notre peuple mais l'occupation poursuit ses crimes", a-t-il accusé.

"Le crime ne restera pas impuni et la résistance n'a pas peur de la soi-disant force de dissuasion sioniste", a affirmé le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Obeïda, cité sur le site internet du Hamas.

En milieu de journée, un raid aérien israélien avait visé un groupe de Palestiniens armés dans le quartier de Chajaïya qui tentaient de tirer des roquettes vers le territoire israélien, faisant au moins un blessé.

Quelques heures plus tôt, deux Palestiniens ont été blessés par des tirs de chars israéliens dans le même quartier, selon des témoins, tandis qu'un nouveau projectile palestinien tombait dans le sud d'Israël sans faire de blessé.

L'armée israélienne a de son côté fait état de la chute tôt le matin d'un projectile tiré de Gaza dans le sud d'Israël.

L'aviation israélienne a violemment bombardé lundi soir la bande de Gaza, en représailles à des tirs de projectiles, tandis que le Hamas se disait disposé à réinstaurer une trêve à condition qu'Israël "cesse son agression" contre le territoire palestinien.

Jusqu'à présent, le Hamas observait une trêve de fait avec Israël, souhaitant éviter une nouvelle épreuve de force après la dévastatrice opération "Plomb durci" destinée à faire cesser les tirs de roquettes, qui avait coûté la vie à 1.400 Palestiniens en décembre 2008/janvier 2009 à Gaza.