![Les autorités s'organisent pour éviter un accident nucléaire majeur Les autorités s'organisent pour éviter un accident nucléaire majeur](/data/posts/2022/07/16/1657954307_Les-autorites-s-organisent-pour-eviter-un-accident-nucleaire-majeur.jpg)
Le Japon tente par tous les moyens de contenir la fusion du cœur du réacteur n°2 de la centrale atomique de Fukushima-Daiichi, et de faire face à une seconde explosion qui s’est produite au niveau du réacteur n°3. État des lieux.
Les barres de combustible nucléaire du réacteur n°2 de la centrale de Fukushima-Daiichi sont à l'air libre en raison d'un arrêt du circuit de refroidissement. Une fusion du cœur du réacteur n°2 de la centrale de Fukushima Daiichi ne peut être exclue, rapporte l’agence de presse japonaise Jiji, ce lundi, trois jours après le séisme et le tsunami qui ont frappé l’archipel.
Les systèmes de refroidissement sont tombés successivement en panne dans trois des six réacteurs de la centrale de Fukushima, située à 250 km au nord de Tokyo. L'entreprise Tokyo Electric Power (Tepco) qui dessert Tokyo et sa région tente de pallier à la faillite du système de refroidissement du réacteur n°2 en utilisant de l’eau de mer.
Deux explosions liées à l'hydrogène
Deux explosions de vapeur d'hydrogène ont malgré tout eu lieu samedi et lundi au niveau des bâtiments abritant les réacteurs 1 et 3. Dans le bâtiment 3, l'explosion a soufflé lundi matin le toit, mais n'a pas affecté l'enceinte de confinement qui abrite le réacteur, selon l'opérateur Tepco.
"Cette deuxième explosion a ébranlé la population de Tokyo", témoigne Philip White, du Centre d’information citoyen sur le nucléaire (CNIC), basé à Tokyo. "Il faut savoir que le réacteur n°3 utilise un combustible différent des deux autres, le MOX, qui contient du plutonium, et présente plus de dangers. La fusion du cœur de ce réacteur serait plus rapide et dégagerait plus de particules radioactives [qu'un combustible classique]”, explique encore cet expert à France 24. “Ce serait très inquiétant si ce réacteur lâchait."
Tokyo repousse le scénario Tchernobyl
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Pour l’instant, le porte-parole du gouvernement nippon, Yukio Edano, juge peu probable la possibilité qu'une fuite radioactive importante ne survienne. Quant à l’Autorité de sûreté nucléaire du Japon, elle repousse pour l’instant un scénario Tchernobyl.
Selon des experts, c’est pourtant la première fois, depuis les débuts de l’industrie nucléaire il y a 57 ans, que l’eau de mer est utilisée pour refroidir le cœur du réacteur. Un recours qui semble confirmer que le Japon craint une catastrophe nucléaire majeure.
Le physicien Ken Bergeron, dans une interview accordée à la revue Scientific American, reconnaît que les experts sont confrontés à un "territoire inexploré". Le scientifique y explique que les circuits électriques qui assurent le refroidissement des centrales nucléaires ont été endommagés par le séisme et par le tsunami, et l’eau de mer utilisée en urgence. "Nous sommes en dehors de toutes les probabilités", résume Ken Bergeron. "Et nous espérons que les éléments radioactifs seront toujours contenus à l’intérieur de l’enceinte de la centrale."
Évacuation des habitants à 20 km à la ronde
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Ce recours à l’eau de mer a été une décision d’urgence, prise en désespoir de cause, expliquent encore les experts. Cette eau salée est, qui plus est, corrosive et rendra le site inopérationnel dans le futur.
Les autorités japonaises ont évacué plus de 170 000 habitants résidant dans un périmètre de 20 km autour du site de Fukushima Daiichi et de Fukushima Daini. Les services de sécurité s'assurent que ces personnes n’ont pas été contaminées en procédant à des examens.
“Pour l’instant, nous sommes en-deça de nos pires craintes, les émanations radioactives sont encore assez peu importantes", explique Philip White, du CNIC. "Mais les réacteurs sont instables et personne ne peut prédire que les centrales ne vont pas dégager des fortes proportions de radioactivité."