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Philip Crowley, proche conseiller de Hillary Clinton, a dû démissionner après avoir qualifié de "ridicules et contre-productives" les conditions de détention du soldat soupçonné d’être à l’origine de la fuite de 250 000 câbles diplomatiques.
L’onde de choc WikiLeaks continue d’embarrasser l’administration américaine. Philip. J. Crowley, l’un des plus proches collaborateurs de la secrétaire d’État Hilary Clinton, a dû démissionner dimanche. Il lui était reproché d’avoir critiqué les conditions de détention de Bradley Manning, cet officier de l’armée américaine soupçonné d’être à l’origine de la fuite de 250 000 télégrammes diplomatiques américains révélés depuis janvier par WikiLeaks.
Philip Crowley avait qualifié le traitement infligé à Bradley Manning, détenu à la base militaire de Quantico (en Virginie) de "ridicule et contre-productif" lors d’une conférence au MIT (Massachussetts Institute of Technology, NDLR), jeudi dernier.
Un régime carcéral dénoné par Amnesty
Selon, l'organisation internationale des droits de l'Homme Amnesty International, le soldat serait maintenu en isolement complet 23 heures sur 24, serait privé de sommeil et devrait vivre en cellule uniquement vêtu d’un caleçon. Il serait, en outre, plongé dans le noir une bonne partie de la journée et souffrirait d’une quasi-cécité.
Le point de vue de Philip Crowley aurait, selon CNN, suscité l’ire de la Maison Blanche. Le président américain Barack Obama a même officiellement réagi aux propos de ce conseiller d’Hillary Clinton. "Le Pentagone m’a certifié que les conditions de détention [de Bradley Manning] respectaient les procédures habituelles", a-t-il assuré lors de son point presse vendredi.
Peu avant de présenter sa démission, Philip Crowley a tenu à préciser sa prise de position controversée. "Ma remarque visait à souligner l’impact sur notre image dans le monde des interrogatoires et procédures secrètes de nos agences de sécurité", a-t-il expliqué tout en ajoutantqu’à son avis, "Bradley Manning mérite d’être là où il se trouve".
Un détenu embarassant pour les États-Unis
La situation de Bradley Manning est devenue, aux Etats-Unis, une question politique embarrassante pour l’administration Obama. L’aile gauche du Parti démocrate reproche de plus en plus au président de laisser ce soldat de 23 ans subir des traitements "inhumains".
Bradley Manning est suspecté d’avoir fourni à WikiLeaks la vidéo d’une bavure américaine en Afghanistan en 2007 et, également, d’avoir transmis les 250 000 câbles diplomatiques. Il a été officiellement accusé, le 4 mars, d’avoir "donné à l’ennemi des documents secrets", ce qui pourrait lui valoir la peine de mort selon le droit américain.
Ce soldat bénéficie d’une intense campagne de soutien sur l’Internet et Julian Assange, le porte-parole de WikiLeaks, l’a qualifié de "héros sans pareil".
Crédit photo : Adobe of Chaos/Flickr