logo

Hamdan "connaissait" la 4e cible du 11 septembre

Le parquet accuse Salim Hamdan, ancien chauffeur de Ben Laden et premier suspect jugé à Guantanamo, de connaître la cible du quatrième avion détourné le 11 septembre 2001. Son avocat le présente comme dénué de toute intention djihadiste.

Le deuxième jour du procès de l’ancien chauffeur d’Oussama Ben Laden, Salim Hamdan, a été consacré à l’examen des preuves présentées par l’accusation. Selon elle, "il savait ".

Selon Emmanuel Saint-Martin, envoyé spécial de FRANCE 24 à Guantanamo, "l’accusation a passé beaucoup de temps à essayer de montrer que Salim Hamdane était un proche de Ben Laden".

Le procureur Timothy Stone a affirmé que le Yéménite connaissait bel et bien la cible du quatrième avion détourné le 11 septembre 2001. "S'il n'avait pas été abattu, il aurait frappé le dôme", a-t-il déclaré, citant Hamdane, sans préciser si le dôme en question était ou non celui du Capitole. En face, la défense explique que "Hamdan était simplement un père de deux enfants à la recherche d’un travail (…). En aucun cas, un haut responsable du réseau terroriste", rapporte Emmanuel Saint-Martin.

Le tribunal militaire d’exception à Guantanamo a également entendu deux soldats des forces spéciales américaines qui ont raconté les circonstances de l’arrestation de Salim Hamdan, en novembre 2001 en Afghanistan.

Mais d’après l’envoyé spécial de FRANCE 24, "ce qui frappe le plus, c’est la disproportion entre le caractère historique de ce procès - c’est le premier pour crimes de guerre organisé aux Etats-Unis, après celui de Nuremberg à la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Allemagne - et les faits qui ne ressemblent pas vraiment à des crimes de guerre". Il poursuit : "Jusque-là, ce qu’on reproche à Hamdan, c’est d’avoir transporté deux roquettes dans sa voiture au moment de son arrestation".

Lundi, à l’ouverture des travaux, le président du tribunal avait refusé de prendre en compte les déclarations que Salim Hamdan avait faites à la prison de Bagram, en Afghanistan , estimant qu’elles avaient été obtenues "sous une forte contrainte". Cette décision augure des difficultés lors des prochains procès des autres détenus de Guantanamo, dont certains ont subi des contraintes autrement plus sévères, comme la simulation de noyade.

Poursuivi pour "complot" et pour "soutien matériel au terrorisme", Salim Hamdan encourt la prison à vie. Il a plaidé non coupable à l’ouverture de son procès qui devrait durer au moins deux semaines.