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Michel Desjoyeaux entre dans la légende des mers

En remportant son deuxième Vendée Globe, Michel Desjoyeaux (Foncia) entre dans la légende de la voile et devient le skipper le plus titré de l'histoire maritime. Félicitations aussi à l'équipe, au monocoque et au pilote automatique.

Jamais deux sans trois. Michel Desjoyeaux aura vu trois fois les côtes vendéennes avant d'accomplir son tour du monde en solitaire et d'entrer dans l'histoire de la voile en remportant deux Vendée Globe.

Neptune ne fut pourtant pas tendre avec "le voileux de Concarneau". A 200 milles des côtes françaises, alors que toute la flotte du Vendée est malmenée par une dépression dans le Golfe de Gascogne, le skipper français prévient son équipe qu'il doit rentrer au port. Une fuite d'eau qu'il pensait bénigne est alors en train d'inonder petit à petit sa cale moteur, provoquant un problème électrique.

Quarante heures plus tard, le "Professeur" repart et ne lâche rien, quitte à forcer sur la machine. Mille après mille, il remonte sur ses concurrents. D'abord le peloton anglais, qu'il endort au Pot-au-noir pour ensuite fausser compagnie à ses concurrents directs en tirant des bords millimétrés pour respecter les portes - imposées pour la première fois par l'organisation, qui voulait empêcher aux skippers de trop descendre vers les latitudes hostiles des 50ème hurlants.

Le malheur des autres et les atouts de la technologie

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, "Mich Desj" profitera de l'abandon de Jean-Pierre Dick, Mike Golding, Vincent Riou, Loïck Peyron, ses principaux adversaires auxquels la chance n'a pas souri, et prendra la tête de l'épreuve, le 16 décembre, sans plus jamais la lâcher.

Mais ce n'est pas tant ces superbes qualités de marin qui ont permis à Desjoyeaux de venir à bout  des 28 300 milles.
Le Breton doit sa victoire en grande partie à son pilote automatique, qui a été mis au point par son équipe et lui-même.

Un outil qui devient indispensable sous les latitudes glaciales, où quelques minutes sur le pont peuvent se révéler exténuantes. Ce nouvel appareil calcule la hauteur des vagues et prévoit les risées, mais les mises à jour doivent être faites par le marin lui-même, qui devient dès lors informaticien en haute mer.


"Dans cette course inouïe, il a dépassé la notion de l’aventurier, c’est le coureur, le compétiteur et le régatier, c'est l’homme des solitaires du Figaro qui a gagné. Il a imprimé un rythme et si de nombreux bateaux ont cassé, c’est aussi parce qu’ils n’ont pas pu le suivre. Desjoyeaux, c’est le 'must' en météo et un as de l’électronique. Il est même au top sur le pilote automatique", explique David Lanier, ancien membre de l’équipe de France olympique, dans le Progrès.

Un grand coup de chapeau à Michel Desjoyeaux, son équipe, son monocoque et son pilote automatique.