
À la suite de l'incapacité de Paris à prendre la mesure des bouleversements en cours dans le monde arabe, un sondage révèle qu'une écrasante majorité de Français estime que le rôle de la France décline dans le monde.
AFP - Une large majorité de Français (81%) estiment que le rôle de la France dans le monde est en train de s'affaiblir, alors que Paris a paru incapable de prendre la mesure des soulèvements populaires dans le monde arabe, selon un sondage TNS Sofres diffusé mercredi par Canal+.
Quelque 81% des sondés jugent que le rôle de la France dans le monde est en train de s'affaiblir, et seulement 7% estiment qu'il se renforce, 7% considérant qu'il n'y a pas de changement, selon cette étude.
Cette appréciation générale de déclin se retrouve quelles que soient les préférences politiques des sondés: sympathisants d'extrême droite (90%), de gauche (86%) ou de droite (65%).
Pour Canal+, "l'impact des récents évènements liés aux conséquences des révoltes dans les pays arabes est donc patent: attitude de la France vis-à-vis des dictatures renversées, voyage controversé de Michèle Alliot-Marie en Tunisie avec ses parents, remise en cause de la politique étrangère de la France par certains diplomates".
Mais Canal+ lie aussi le sentiment de déclin de la France dans le monde au décrochage du président Nicolas Sarkozy dans l'opinion depuis 2007-2008.
En août 2007, peu après l'élection de Nicolas Sarkozy, 50% des Français estimaient que le rôle de la France dans le monde se renforçait.
La France, et en particulier sa diplomatie, se trouve sous le feu des critiques, après son incapacité à prendre la mesure du vent de liberté qui parcourt le monde arabe et après des semaines de violentes critiques sur la proximité de Paris avec des régimes autoritaires.
Cette crise s'est traduite par un changement à la tête de la diplomatie française, avec la prise de fonctions mardi d'Alain Juppé au ministère des Affaires étrangères, en remplacement de Michèle Alliot-Marie qui a démissionné dimanche sous la pression, trois mois seulement après sa nomination.
"Ma volonté sera de continuer de faire entendre la voix de la France parce qu'elle est forte d'ores et déjà", a assuré mardi Alain Juppé.
Enquête réalisée en face-à-face du 25 au 28 février, auprès d'un échantillon national de 1.000 personnes représentatif de l'ensemble de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.