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Le bilan s'alourdit après le violent séisme qui a frappé Christchurch

Un nouveau bilan provisoire fait désormais état d'au moins 75 morts et 300 personnes disparues à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Un séisme de magnitude 6,3 sur l'échelle de Richter a frappé ce mardi la deuxième ville du pays.

AFP - Les secouristes néo-zélandais redoublaient d'efforts mercredi pour tenter de sauver des survivants coincés sous les décombres à Christchurch, après un violent séisme qui a fait 75 morts et 300 disparus.

Le Premier ministre, John Key, a décrété l'état d'urgence au niveau national après ce tremblement de terre survenu mardi à la mi-journée, le plus meurtrier depuis 80 ans en Nouvelle-Zélande.

Christchurch, deuxième ville néo-zélandaise (340.000 habitants), et sa région viennent de connaître "la mort et la destruction à une échelle épouvantable", a déclaré le chef du gouvernement.

Un habitant de la ville, Tom Brittenden, a raconté à la presse avoir vu une femme mourir, frappée de plein fouet par la chute de débris, alors qu'elle tenait son bébé dans les bras. L'enfant a survécu.

Les secouristes ont récupéré 75 corps et quelque 300 personnes étaient toujours portées disparues mercredi matin, ont indiqué les autorités.

Pendant la nuit, 500 secouristes se sont affairés, au milieu des ruines, parvenant à libérer une trentaine de personnes, a indiqué le commmissaire de police Russell Gibson.

"C'est un véritable carnage dans toute la ville", a-t-il dit sur la radio nationale néo-zélandaise. "Des corps sont piégés dans des voitures, ou sous des décombres".

La ville était toujours privée de courant et plusieurs répliques du séisme ont rendu le travail des secours difficile, selon les autorités.

Les sauveteurs ont dû amputer des membres de survivants pour les extraire des décombres. "C'est incroyable. Nous avons sorti des gens qui avaient à peine une égratignure et d'autres qu'il a fallu amputer pour les libérer", a déclaré le commissaire Gibson.

Les sauveteurs passent dans chaque bâtiment du centre-ville et les efforts se concentrent sur deux immeubles, à l'intérieur desquels se trouvent des survivants qui ont pu entrer en contact avec les secours, a ajouté le commissaire.

"Nous recevons des SMS et entendons des petits coups frappés par des gens qui sont à l'intérieur. C'est là où nous nous concentrons en ce moment", a-t-il dit.

Mais pour certains bâtiments, la police a abandonné tout espoir. Ainsi, les opérations ont été arrêtées pour l'immeuble CTV, au coeur de la ville, qui abrite les locaux de la télévision régionale Canterbury Television et une école de langue pour étudiants étrangers.

Dix jeunes Japonais et deux Sud-Coréens étaient probablement à l'intérieur de l'immeuble, qui s'affaisse peu à peu, faisant craindre pour la vie des secouristes.

"Plusieurs étudiants étrangers se trouvaient dans cet immeuble et mes pensées vont vers ces familles qui savent que leurs enfants ont probablement été tués" dans cette catastrophe, a indiqué Dave Lawry, qui dirige les opérations de la police. "Le fait est que nous ne croyons pas qu'ils aient pu survivre".

Les Etats-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne, la Corée du Sud, Taïwan et l'Australie ont envoyé des spécialistes pour participer aux recherches.

Selon le chef des secours, John Hamilton, les équipes disposent de moins de trois jours pour retrouver vivantes les personnes coincées sous les ruines.

Une première estimation des dégâts, effectuée par la société AIR Worldwide, fait état de coûts pouvant aller jusqu'à 11,5 milliards de dollars néo-zélandais (6,3 milliards d'euros) pour les compagnies d'assurance chargées de rembourser les entreprises et les particuliers pour les dommages subis.

Plusieurs chefs d'Etat, dont l'Américain Barack Obama, le Français Nicolas Sarkozy et la reine Elizabeth II (qui est le chef de l'Etat de Nouvelle-Zélande), ont envoyé leurs condoléances.

Le tremblement de terre a eu lieu mardi à 12H51 (lundi à 23H51 GMT) à 5 km de Christchurch et à seulement 4 km de profondeur. Il survient six mois après un autre séisme, toujours à Christchurch, de magnitude 7, qui n'avait fait ni mort ni blessé.

Mais la secousse de mardi, bien que moins forte, a été plus destructrice car son épicentre était plus proche de la surface de la terre et de la ville.

La Nouvelle-Zélande, située sur la ceinture du feu, à la frontière des plaques tectoniques australienne et du Pacifique, enregistre jusqu'à 15.000 secousses sismiques par an.

Le tremblement de terre le plus meurtrier depuis qu'il y a des statistiques en Nouvelle-Zélande a fait 256 morts, le 3 février 1931, dans la baie de Hawke, sur l'île du nord.