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Libération sous caution de sept dirigeants des "chemises rouges"

Sept leaders du mouvement thaïlandais de protestation des "chemises rouges" ont été libérés sous caution. Accusés de terrorisme, ces opposants au régime de Bangkok avaient été incarcérés lors des grandes manifestations de mai 2010.

AFP - Sept hauts dirigeants du mouvement de protestation antigouvernementale, "les chemises rouges", ont été libérés sous caution mardi après neuf mois en prison, où ils avaient été placés pour leur rôle dans les manifestations du printemps 2010.

"La justice a décidé de libérer, de manière temporaire, les accusés", a déclaré un juge de la Cour criminelle, précisant que cette décision avait été prise sur la base de nouvelles preuves présentées par la défense.

Ils sont accusés de terrorisme et étaient détenus depuis mai 2010, lorsque les manifestations d'opposants au pouvoir avaient été violemment réprimées.

Les conditions de la libération sous caution leur interdisent de se rendre à l'étranger ou de faire des déclarations susceptibles de provoquer des troubles à l'ordre public.

Parmi les personnes libérées figurent notamment Natthawut Saikua, Weng Tojirakarn et Kokaew Pikulthong, des figures clé du mouvement du printemps 2010.

Quelque 200 supporters des Rouges s'étaient rassemblés dans la salle du tribunal et ont accueilli la décision par des cris de joie, tandis que les épouses des sept prisonniers libérés s'effondraient en larmes.

Interrogé pour savoir si ce geste allait aider aux efforts de réconciliation, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a indiqué à des journalistes que la libération des sept hommes relevait de la justice.

Les "rouges" ont occupé le centre de Bangkok entre mars et mai 2010 pour réclamer la démission du gouvernement, avant d'être délogés par l'armée. La crise, la plus grave qu'ait connue la Thaïlande moderne, avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés.

La plupart des dirigeants des chemises rouges ont été mis en prison, mais certains sont parvenus à s'enfuir.

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a évoqué l'organisation d'élections anticipées d'ici quelques mois, mais le pays reste depuis très divisé.

Les "rouges" ont repris le chemin de la rue depuis quelques mois, manifestant deux fois par mois pour réclamer encore et toujours la démission d'Abhisit.

Samedi, 30.000 manifestants vêtus de rouge, selon la police, se sont rassemblés à Ratchaprasong, quartier touristique et commercial au coeur de Bangkok, puis au Monument pour la démocratie, deux lieux où de nombreux manifestants sont morts au printemps.

Leurs ennemis intimes, les "chemises jaunes", mouvement royaliste et nationaliste, campent de leur côté depuis un mois devant le siège du gouvernement, dont ils dénoncent une gestion jugée trop molle d'une dispute frontalière avec le Cambodge et dont ils réclament également la démission.