Mouldi Kefi, 65 ans, a été nommé à la tête de la diplomatie tunisienne ce lundi. Il succède à Ahmed Ounaïes (photo), 75 ans, qui a été contraint de quitter son poste le 7 février après avoir tenu des propos mal perçus par l'opinion tunisienne.
AFP - Le gouvernement de transition tunisien a nommé un diplomate de carrière, Mouldi Kefi, au poste de ministre des Affaires étrangères, a annoncé l'agence officielle TAP citant une source autorisée au sein de la présidence.
"Mouldi Kefi a été désigné ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement transitoire", selon la TAP citant une source autorisée au sein de la présidence. M. Kefi a prêté serment lundi matin devant M. Foued Mebazaa, le président intérimaire tunisien, a ajouté l'agence.
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M. Kefi, qui a servi sous les présidence de Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali, a notamment travaillé comme diplomate à Prague, Berlin-Est et Moscou, avant d'enchaîner les postes d'ambassadeur au Nigeria, Ghana, Liberia et en Sierra-Leone ainsi qu'en Indonésie, selon une biographie officielle.
M. Kefi, 65 ans, marié et père de 4 enfants, succède à Ahmed Ounaïes, 75 ans, qui avait démissionné à la mi-février à la veille de la visite en Tunisie de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
Ancien ambassadeur à la retraite, M. Ounaïes avait été nommé secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères dans le premier gouvernement d'union nationale, le 17 janvier. Il était devenu ministre dans le gouvernement de transition remanié le 27 janvier par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi.
Mais depuis une visite en France le 4 février, il n'avait quasiment pas repris ses fonctions, selon des sources diplomatiques.
Cet indépendant avait été chahuté le 7 février par des fonctionnaires des Affaires étrangères qui manifestaient devant et dans l'enceinte de son ministère en réclamant son départ immédiat après ses propos tenus à Paris. Il avait alors pris ses affaires et quitté son bureau.
En visite à Paris dont le ralliement tardif à la révolution du jasmin a fait grincer des dents à Tunis, M. Ounaïes n'avait pas tari d'éloges sur son homologue Michèle Alliot-Marie. "J'aime écouter Mme Alliot-Marie en toutes circonstances et dans toutes les tribunes", avait-il affirmé.
Il avait salué en elle "avant tout une amie de la Tunisie", alors que "MAM" était sommée au même moment de s'expliquer en France pour avoir bénéficié des largesses d'un grand patron tunisien lié en affaires au clan Ben Ali et pour avoir proposé au régime vacillant le "savoir-faire" des policiers français, alors que la répression battait son plein.
Il avait aussi été épinglé pour "déni de révolution" après des déclarations à la télévision privée tunisienne Nesma.