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Pour le premier scrutin depuis plus de 3 ans en Irak, police et armée étaient mobilisés. Les Irakiens ont voté dans le calme pour élire leurs Conseils provinciaux. Nos envoyés spéciaux ont suivi une famille, heureuse de se rendre aux urnes.

Suivez les élections en direct avec notre envoyé spécial à Bagdad, Lucas Menget.


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Tôt samedi matin, les Irakiens ont commencé à se rendre aux urnes. Ces élections provinciales constituent le premier vote démocratique depuis les élections de 2005 et depuis la baisse des violences de ces derniers mois. Le scrutin a donc valeur de test pour la stabilité du pays et la popularité du Premier ministre, Nouri al-Maliki.

A travers le pays, 15 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour renouveler les conseils provinciaux, instance-clé en Irak, chargée ensuite d’élire les gouverneurs de province.

"Le vote s'est bien passé", rapporte notre envoyé spécial en Irak, Lucas Menget, alors que les 6 500 bureaux de vote du pays fermaient leurs portes, avec une heure de retard. "Les gens sont venus voter en famille et dans le calme".

A Bagdad, certains Irakiens sont venus voter tôt. "Je n'ai pas dormi car je voulais être le premier à voter", a assuré à l’AFP Adnane al-Janabi, un retraité de 55 ans du quartier central de Salhiyah.

Le Premier ministre Nouri al-Maliki s’est, lui, rendu dans un bureau de vote de la "zone verte", le secteur ultra-protégé de la capitale, pour glisser son bulletin dans l’urne.

"Je suis très heureux car tout semble indiquer une forte participation et cela montre la confiance des Irakiens dans leur gouvernement et dans ce vote démocratique", s’est-il réjouit.

Nouri al-Maliki a aussi appelé ses concitoyens à "respecter les instructions établies par la Commission électorale".

Sécurité renforcée

Pour ce scrutin crucial le dispositif de sécurité a été renforcé. Les forces de l’ordre ont voté par anticipation de manière à assurer une mobilisation maximale le jour du scrutin.

D’autant plus que, pour la première fois, les forces américaines n’épaulent pas les autorités irakiennes pour assurer la sécurité du scrutin. Ces élections peuvent donc être considérées comme un test majeur concernant la capacité des forces irakiennes à maintenir la sécurité, alors que les forces américaines devraient commencer leur retrait du pays d'ici juin 2009.

Près d'un million de soldats et policiers irakiens étaient mobilisés.

Mais des violences ont d’ores et déjà eu lieu : tôt ce samedi matin des bureaux de votes de Tikrit, l’ancien fief de Saddam Hussein, ont été visés par des tirs de mortiers. La veille, trois candidats et deux membres de la Commission électorale avaient été assassinés.

Des couvre-feux nocturnes pour les nuits de vendredi et samedi ont été imposés. Les aéroports et les frontières provinciales et internationales sont fermés jusqu'à dimanche matin.

Le déroulement du scrutin sera déterminant, explique Lucas Menget : "S’il se passe mal, ce sera le signe que le pays n’arrive pas à passer à une autre étape de son histoire". 

Nos envoyés spéciaux à Bagdad ont rencontré l'ancien Premier ministre irakien, le laïc Iyad Allaoui. Il prône la "réconciliation nationale" dans le pays.

Ces élections locales font aussi figure de test sur le plan politique pour les Irakiens. Contrairement au scrutin de 2005, aucune faction politique n’a appelé au boycott. À l’époque, les sunnites avaient boudé les élections.

Les premiers résultats du scrutin sont attendus le 3 février.