La direction de l'OLP, qui chapeaute l'Autorité palestinienne, a annoncé que des élections présidentielle et législatives devraient avoir lieu dans les territoires palestiniens d'ici septembre. Le Hamas a d'ores et déjà rejeté cet appel.
AFP - L'Autorité palestinienne a annoncé samedi sa décision d'organiser des élections présidentielle et législatives au plus tard en septembre, mais le mouvement islamiste Hamas l'a aussitôt rejetée.
Cette annonce figure dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), sous la présidence de Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie.
Le principal négociateur palestinien dans les pourparlers de paix avec Israël, Saëb Erakat a confirmé à l'AFP sa démission du "comité des négociations" palestinien.
Il a expliqué sa démission par la "responsabilité qu'il assumait pour le vol de documents dans son bureau", documents qui selon lui ont été "falsifiés" intentionnellement.
Il faisait référence à des documents diffusés fin janvier par la chaîne Al-Jazira basée au Qatar, couvrant les pourparlers de paix depuis 1999, interrompus depuis plusieurs mois .
Ces centaines de "documents confidentiels", selon la chaîne, montraient selon elle, que les négociateurs palestiniens étaient prêts en 2008 à d'importantes concessions sur Jérusalem-Est et sur le sort des réfugiés.
"Le CEOLP a décidé de lancer les préparatifs en vue d'organiser des élections présidentielle et législatives dans les prochains mois, pour répondre à la volonté du peuple palestinien, au plus tard en septembre", selon ce texte lu à la presse par le secrétaire du CEOLP, Yasser Abed Rabbo.
Il a appelé "l'ensemble des factions palestiniennes à mettre de côté leurs réserves, notamment leurs différends", une allusion au Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007 après en avoir chassé le Fatah de M. Abbas.
Le CEOLP a appelé les groupes palestiniens à "se concentrer sur l'organisation des élections au plus tard en septembre", leur demandant de "soumettre leurs différends politiques et sécuritaires au prochain Conseil législatif palestinien qui sera élu par le peuple".
A Gaza, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a rejeté l'appel à organiser ces scrutins, compromettant la tenue d'élections sur l'ensemble des territoires palestiniens.
"Cette procédure est invalide car le président Abbas n'a aucune légitimité et n'est pas habilité à organiser de telles élections", a déclaré M. Barhoum, dont le mouvement était sorti vainqueur des législatives en janvier 2006, les dernières élections organisées dans les territoires palestiniens.
Le mandat de M. Abbas, qui a expiré en janvier 2009, a été prolongé jusqu'à la tenue d'un nouveau scrutin afin d'éviter un vide institutionnel, ce que le Hamas conteste.
L'OLP, qui regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens, est dirigée depuis 2004 par M. Abbas. Elle chapeaute l'Autorité palestinienne et est considérée aux termes des accords de paix israélo-palestiniens de 1993 comme le seul représentant légitime du peuple palestinien.
Le Hamas n'en fait pas partie.
L'Autorité palestinienne avait déjà convoqué mardi des élections municipales pour le 9 juillet. Elles devraient se limiter à la Cisjordanie, et sans le Hamas qui refuse aussi d'y participer.
Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, avait estimé "opportun" d'utiliser les élections "pour mettre fin à la division et rétablir l'unité nationale", en référence à la séparation de fait entre la Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne gouverne les zones autonomes, et la bande de Gaza.
L'Autorité palestinienne avait appelé à des élections générales pour le 24 janvier 2010, avant d'y renoncer face au refus du Hamas de les organiser à Gaza.