Un attentat suicide contre un bus convoyant des pèlerins chiites a provoqué la mort d'au moins 30 personnes. 28 personnes ont également été blessées, ce samedi à Samarra, à 120 kilomètres au nord de Bagdad, en Irak.
AFP - Au moins 30 personnes ont été tuées et 28 blessées samedi par un kamikaze qui a fait détoner sa veste d'explosifs dans un bus de pèlerins chiites près de Samarra au nord de Bagdad, selon des sources de sécurité et médicales.
Un précédent bilan de mêmes sources faisait état de 27 morts.
"Le kamikaze s'est précipité à bord du bus arrêté à un poste de contrôle à quelques kilomètres de Samarra, et a fait détoner sa veste d'explosifs à l'intérieur du véhicule", a indiqué un responsable de la police.
"Nous avons reçu 30 corps, dont ceux de deux femmes, et 28 blessés y compris deux femmes", a déclaré un responsable de l'hôpital général de la ville sunnite de Samarra, à 110 km au nord de Bagdad.
Les pèlerins revenaient d'une cérémonie de deuil d'un imam chiite à Samarra et "les victimes sont toutes irakiennes. Il s'agit de passagers du bus et de passants", a affirmé le conducteur d'une ambulance.
Les soldats interdisaient aux journalistes de s'approcher du lieu de l'attentat et de l'hôpital.
Samarra abrite le mausolée où sont enterrés les 10e et 11e imams vénérés par les chiites duodécimains: Ali al-Hadi (827-868) et Hassan al-Askari (847-874) dont les fidèles commémoraient samedi le décès.
La destruction du mausolée de Samarra dans un attentat en février 2006 avait provoqué des violences entre chiites et sunnites dans lesquelles des dizaines de milliers de personnes avaient été tuées.
Jeudi, neuf pèlerins chiites avaient été tués et 39 blessés par une bombe placée sur une route au nord de Bagdad.
En janvier, six voitures piégées avaient explosé en moins d'une semaine, faisant au moins 57 morts et près de 300 blessés parmi les pèlerins qui se rendaient à une cérémonie annuelle de deuil et de flagellation dans la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Bagdad.
Les attaques des dernières semaines démontrent que le conflit confessionnel reste vivace en Irak à moins d'un an du départ des derniers contingents militaires américains.
L'attentat de Samarra est le plus meurtrier en Irak depuis le 27 janvier, quand une voiture piégée a fait 48 morts pendant des funérailles dans un quartier chiite de Bagdad.
Le mois de janvier a été particulièrement sanglant, avec un total de 259 morts (159 civils, 55 policiers et 45 soldats) selon des chiffres officiels, le pire bilan depuis 273 morts en septembre 2010.
Cette recrudescence des violences contraste avec l'accalmie relative observée depuis la conclusion en novembre d'un accord de partage de pouvoir entre les différentes factions et la formation en décembre du gouvernement de Nouri al-Maliki.
M. Maliki a accusé les "terroristes apostats", terme désignant dans son vocabulaire Al-Qaïda, qui est violemment anti-chiite, d'être les auteurs des attaques antichiites.
Les pèlerinages chiites ont maintes fois été la cible de groupes armés sunnites depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, provoquée par l'invasion américaine de l'Irak.