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Une nouvelle bulle Internet est-elle à craindre ?

Facebook et Google auraient entamé des négociations en vue d'un éventuel rachat de Twitter, selon le "Wall Street Journal". Pour acquérir le site de microblogging, les deux géants du Net seraient prêts à débourser jusqu'à 10 milliards de dollars...

Twitter peut-il refuser entre 8 milliards et 10 milliards de dollars ? Telle est la question qui se pose ce jeudi, au lendemain des révélations faites par le "Wall Street Journal" selon lequel deux des principaux acteurs de l’Internet, Facebook et Google, auraient entamé des pourparlers avec les responsables du populaire service de microblogging en vue d'un éventuel rachat.

Les négociations n’en seraient qu’au commencement, mais les sommes avancées par le journal donnent une idée de la surenchère financière qui sévit actuellement dans le secteur des nouvelles technologies.

En effet, le site aux 200 millions d'abonnés n’aurait fait, en 2010, qu’un chiffre d’affaires de 45 millions de dollars, selon le "Wall Street Journal" toujours. Et pour 2011, les prévisions ne donnent pas le vertige : Twitter ne devrait engranger qu'un peu plus de 100 millions de dollars de revenus...

Face à des recettes espérées aussi modestes - en tant que société non côtée en bourse, Twitter ne publie pas ses résultats financiers -, les 8 à 10 milliards de dollars proposés pour acquérir le site peuvent paraître démesurés. Mais ce n’est pas la première fois que Twitter est au cœur des appétits et des spéculations financières. Ces deux derniers mois déjà, le site à réussi à lever 280 millions de dollars, si bien qu'en décembre dernier, il était évalué par les investisseurs à 3,6 milliards de dollars.

Le spectre de 2001

Outre Twitter, d'autres sociétés bénéficient aussi actuellement des largesses des investisseurs. C'est le cas de Facebook notamment, qui reste le principal aimant à billets verts du moment : le réseau social a ainsi levé 1,5 milliard de dollars lors du seul mois de janvier. Quant à Groupon, une société américaine spécialisée dans les achats groupés, elle a reçu, pour sa part, 950 millions de dollars le mois dernier... Démesuré ?

Certains commencent en effet à évoquer le spectre de la bulle Internet de 2001 qui avait largement secoué le secteur. "Personne ne connaît l’état réel de toutes ces sociétés non côtées et on peut tout de même se demander si chacune de ces start-up va réussir à transformer ces investissements en profit", s’inquiète ainsi Neil Manji, un analyste financier, dans le quotidien canadien "Toronto Sun".

La réponse devrait commencer à se dessiner à partir de 2012, lorsque plusieurs d'entre elles - comme Groupon ou LinkedIn et même peut-être Facebook - seront introduites en bourse. À partir de ce moment là, elles seront en effet contraintes de dévoiler leurs résultats financiers aux marchés.

Crédit : xjara69/Flickr