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Une campagne pour localiser l'épave de l'avion du vol Rio-Paris planifiée en mars

Une quatrième campagne destinée à localiser l'épave de l'Airbus A330 d'Air France qui s'est abîmé dans l'océan Atlantique le 1er juin 2009 doit être lancée le 18 mars. L'opération pourrait durer jusqu'au 10 juillet.

AFP - Près de deux ans après la catastrophe inexpliquée du vol Rio-Paris au large du Brésil, de nouvelles recherches en mer pour tenter de retrouver l'épave de l'Airbus A330 d'Air France vont être lancées le 18 mars sur une nouvelle zone de 10.000 km2 privilégiée par les familles des victimes.

"Cette campagne débutera le 18 mars, elle se déroulera en trois phases (de 36 jours chacune) et s'achèvera le 8 juillet", a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani.

"On a des espoirs sérieux", a-t-il ajouté, précisant que ces recherches de 9,2 millions d'euros seront entièrement financées par le constructeur Airbus et par Air France.

Le navire d'exploration (l'Alucia) va prochainement quitter le port de Seattle (Etats-Unis) pour celui de Suape (Brésil) via le canal de Panama. Il y embarquera le véhicule sous-marin Remus de l'institut océanographique allemand Geomar pour être sur la zone quelques jours plus tard, a précisé de son côté le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).

Cet organisme, dépendant du ministère des Transports, est chargé de l'enquête technique de la catastrophe qui a fait 228 morts et aucun survivant.

Les enquêteurs ont décidé cette fois de procéder à "une exploration (ratissage) systématique d'une zone d'environ 10.000 km2".

Ils vont d'abord se concentrer sur un cercle de 20 milles marins (37 km) centré sur la dernière position connue.

"Je pense que nous cherchons enfin au bon endroit. (...) nous avons toujours pensé que c'était dans la zone autour de la LKP (last known position, dernière position connue, ndlr) qu'il fallait orienter les recherches", a déclaré Laurent Lamy, de l'association Entraide et solidarité AF447.

Il a expliqué que cette zone avait toujours semblé la plus pertinente aux familles, dans la mesure où une nappe de kérosène avait été observée peu après l'accident, et que si l'on prenait l'hypothèse d'un décrochage de l'avion, l'appareil serait tombé à plat non loin de sa dernière position connue.

Selon lui, la probabilité de retrouver la carlingue est très grande.

"Force est de constater aujourd'hui que la nature même des courants observés dans cette région (...) et le fait que nous n'ayons pas détecté l'épave au cours de la phase précédente remet en cause nos estimations sur le lieu de l'épave", a reconnu le directeur du BEA, Jean-Paul Troadec.

"Nous pensons que l'épave se trouve dans les zones où nous n'avons pas cherché", a-t-il ajouté.

Jusqu'à présent, seul l'empenage de l'avion et une cinquantaine de corps ont été repêchés.

Les boîtes noires enregistrant les paramètres de vol et les conversations des pilotes, qui permettraient d'expliquer l'origine de la catastrophe, sont restées jusqu'alors introuvables malgré les recherches précédentes (10 juin-10 juillet 2009; 27 juillet-17 août 2009 et 29 mars-mai 2010).

Au total, 21,6 millions d'euros ont déjà été dépensés, dont 10 millions par le BEA et le reste partagé entre Airbus et Air France.

En l'état des données recueillies, le BEA estime que la défaillance des sondes de vitesse est un des éléments expliquant l'accident mais ne peut être à lui seul à l'origine du crash.

Interrogé sur la capacité d'exploiter les boîtes noires si elles étaient repêchées, le directeur d'enquête, Alain Bouillard, a reconnu une part d'inconnu. "Mais étant donné notre expérience (...), nous gardons une grande confiance de recueillir des paramètres que nous pourrons exploiter", a-t-il commenté.

Enfin cette enquête, une des plus coûteuses de l'histoire de l'aviation, permettra de faire évoluer la réglementation: les instances devraient allonger de 30 à 90 jours la durée d'émission des balises fixées aux enregistreurs de vol.