REUTERS - Depuis six jours, l’Egypte vit au rythme de la contestation du régime d’Hosni Moubarak. Dimanche soir, on ne signalait pas de conséquences majeures sur les transports mais des usines ont fermé leurs portes, de même que la plupart des magasins des grandes villes, ce qui complique la vie quotidienne des Egyptiens.

Rapide aperçu de l’économie égyptienne à l’heure du soulèvement populaire.

Pour ce qui est des TRANSPORTS, le Canal de Suez, liaison maritime stratégique entre l’océan Indien et le bassin méditerranéen, n’est pas affecté, selon un responsable de l’infrastructure.

De même, l’Autorité des ports de la mer Rouge a annoncé que les dix ports relevant de sa responsabilité, dont celui de Suez, fonctionnaient normalement, même si des sources proches du secteur indiquent que le trafic est en recul.

L’entrée en vigueur du couvre-feu a contraint les compagnies aériennes et ferroviaires à s’adapter, et le trafic est interrompu entre 16h00 et 08h00 heures locales, 15h00 à partir de lundi.

Au Caire, le métro fonctionne mais l’arrêt n’est plus marqué à la station desservant la place Tahrir, épicentre de la contestation. De même, la présence de manifestants et de soldats a réduit la circulation automobile habituellement frénétique dans le centre de la capitale.

Sur le plan des COMMUNICATIONS, les réseaux de téléphonie mobile, coupés à la veille des manifestations de vendredi qui ont accéléré la contestation, sont de nouveau opérationnels, mais l’envoi de sms reste impossible et l’accès à internet très difficile, voire impossible.

Le TOURISME, qui représente 11% du PIB égyptien, devrait souffrir: les images des blindés et des manifestants qui tournent en boucle sur les télévisions devraient inévitablement réduire les projets de voyage en Egypte des touristes européens.
Plusieurs voyagistes ont d’ores et déjà annulé des séjours. Mais des touristes continuent d’arriver dans les stations balnéraires de la mer Rouge.

Impact sur la vie quotidienne

Pour ce qui est de la vie quotidienne des Cairotes, l’impact est plus immédiat: les BANQUES et la plupart des MAGASINS sont restés fermés dimanche, jour ouvré en Egypte, et seul un petit nombre d’épiceries ont ouvert leurs portes.

La situation, qui est identique dans les autres grandes villes du pays, devrait être la même ce lundi.

La dégradation des conditions de sécurité a par ailleurs conduit plusieurs ENTREPRISES à suspendre leurs activités. C’est notamment le cas dans la grande zone industrielle du 6-Octobre, près du Caire, où les usines sont à l’arrêt, protégées par des vigiles.

Des compagnies multinationales, comme l’italienne ENI ou l’anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell, ont commencé à évacuer ou préparer l’évacuation d’une partie de leurs expatriés ou des membres de leurs familles, ont rapporté des témoins.

Les manifestations se concentrant dans les zones urbaines, l’AGRICULTURE est en revanche guère touchée.

Sur le plan MACROÉCONOMIQUE, l’agence de notation Fitch a estimé vendredi que la contestation du régime de Moubarak ne devrait pas modifier significativement les prévisions. Et l’économie égyptienne devrait atteindre les 6% de croissance projetée pour cette année. L’incertitude politique pourrait en revanche renchérir l’accès de l’Egypte aux marchés du crédit.