envoyée spéciale à Davos – Le 39e Forum de Davos en est à son deuxième jour. Au lendemain de son lancement, les inquiétudes sur l'avenir du système bancaire sont loin d'être dissipées. Et les questions diplomatiques y ont fait une entrée pour le moins fracassante.
Jour J+1 - La valse des banquiers
Est-ce l’actualité qui fait Davos ou l’inverse ? Vu d’ici, à J+1, la tentation est forte de penser que c’est Davos qui crée l’événement. En témoignent les Unes des grands quotidiens étalés sur les présentoirs, à l’entrée du Forum.
Pourtant, en coulisses et dans le secret des salons VIP, c’est la question récurrente de l’avenir du système financier qui est sur toutes les lèvres. La finance internationale n’était pas loin de voler la vedette aux très grands de ce monde. Ban Ki-moon, Bill Clinton et Mohammed el-Baradei avaient pourtant des messages forts à faire passer : appel appuyé pour une aide financière à Gaza et conditions d'une résolution du conflit israëlo-palestinien.
Mais les banques, et leur avenir, étaient de toutes les conférences, même les plus intimistes, "au bout du bout du Forum". Ce fut le cas de la table ronde qui regroupait, en petit comité et loin des journalistes, les argentiers de grandes banques - Santander, JP Morgan Chase ou Morgan Stanley.
Ils devaient plancher sur une citation du dramaturge norvégien Henrik Ibsen : 'Une communauté est un bateau et chaque navigant doit être prêt à prendre la barre.' Le thème était pour le moins fumeux. Mais les questions qui les attendaient à leur sortie étaient, elles, très précises : nationalisation des banques et légitimité des plans de soutien aux banques. Peu nombreux étaient les banquiers qui se prêtaient au jeu des questions. Les "non, je n’ai pas de commentaires" se comptaient "à la pelle". Et les visages de ceux qui parlaient était plutôt fermés et inquiets.
Malgré tout, en fin de soirée, la diplomatie a repris droit de cité dans les couloirs du Forum et dans les enceintes officielles. Le coup de colère du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, lors du colloque qu'il co-animait avec la président israélien Shimon Peres, a constitué de quoi alimenter les titres et les Unes de demain.