À l'occasion de la présentation du budget 2009, le gouvernement zimbabwéen a annoncé l'autorisation du commerce en devises étrangères afin de réguler la situation financière du pays, qui connaît le plus fort taux d'inflation au monde.
AFP - Le gouvernement zimbabwéen a autorisé jeudi l'utilisation des dollars américains et rands sud-africains, en plus de la monnaie locale, dont la valeur s'est effondrée en raison d'une hyperinflation inouïe.
"Le gouvernement autorise l'utilisation de nombreuses devises étrangères aux côtés du dollar zimbabwéen pour les transactions commerciales", a déclaré devant le Parlement le ministre des Finances par intérim Patrick Chinamasa lors de la présentation du budget 2009.
Il y a quatre mois, la Banque centrale avait donné le feu vert à certains commerçants pour qu'ils puissent facturer leurs échanges en devises étrangères et, rapidement, de grands pans de l'économie se sont engouffrés dans la brèche.
Au quotidien, la plupart des échanges se font déjà en dollars, rands ou pulas botswanais. Cette pratique s'étend aujourd'hui aux passeports, qui coûtent 670 dollars (516 euros), aux appels téléphoniques facturés 0,29 dollar la minute ou encore aux trajets en mini-bus, qui coûtent un dollar.
Le Zimbabwe connaît le plus fort taux d'inflation dans le monde. Officiellement, elle s'élevait à 231 millions pour cent en juillet mais les économistes estiment qu'elle se chiffre désormais en milliards pour cent.
Début janvier, la Banque centrale a mis en circulation un billet de cent mille milliards de dollars zimbabwéens pour faire face à la pénurie d'argent liquide.
L'économie, en chute libre depuis le début des années 2000, se caractérise également par un effondrement de la production et un taux de chômage de 94%. Sept millions de Zimbabwéens dépendent désormais d'une aide alimentaire et une épidémie de choléra a fait depuis début août plus de 3.000 morts.