Critiqué depuis qu'il a accepté que son pays fasse appel à l'aide internationale, le Premier ministre irlandais Brian Cowen a annoncé dimanche qu'il restait à la tête de son parti. Un vote de confiance devrait être organisé mardi.
AFP - Le Premier ministre irlandais Brian Cowen a annoncé dimanche qu'il entendait rester à la tête de son parti malgré les appels à sa démission, y compris au sein de sa propre formation, mais il va demander mardi au Fianna Fail de lui renouveler sa confiance.
"Je suis arrivé à la conclusion que je devais continuer à diriger" le Fianna Fail, a expliqué dans une déclaration à la presse Brian Cowen, qui a mené des consultations pendant 48 heures au sein de son parti de centre-droit.
Alors que les médias irlandais se perdaient en conjectures dimanche sur l'imminence de son départ, il a fait valoir qu'il n'était pas "dans l'intérêt du pays" qu'il démissionne.
Mais il a annoncé qu'il demanderait à son parti de lui renouveler sa confiance lors d'un vote à bulletins secrets organisé mardi, à l'occasion de la réunion du groupe parlementaire du Fianna Fail.
"En prenant cette initiative, je pense servir aux mieux les intérêts du parti", a-t-il poursuivi, se disant "confiant quant à l'issue" de ce vote.
Brian Cowen, au plus bas dans les sondages, est sous le feu des critiques depuis qu'il a accepté que son pays fasse appel à l'aide internationale pour éviter le naufrage des banques irlandaises.
Il est aussi accusé de "collusion" avec l'ex-patron d'Anglo Irish Bank, Sean FitzPatrick. Ce dernier vient en effet de révéler dans un livre dont des extraits ont été publiés récemment, avoir joué au golf et dîné avec Brian Cowen, alors ministre des Finances, juste avant la mise au point du plan de sauvetage de cet établissement.
"Je ne suis coupable d'aucune trahison économique", a rétorqué Brian Cowen aux parlementaires de l'opposition qui le harcelaient cette semaine au Parlement.
Brian Cowen dirige depuis 2008 la coalition gouvernementale formée par le Fianna Fail et les Verts.
Sa cote de popularité s'est effondrée depuis l'annonce du plan d'aide internationale (85 milliards d'euros), mal perçu par les Irlandais qui ont eu le sentiment d'abandonner une partie de leur souveraineté.
Le Premier ministre n'a ainsi recueilli que 10% d'opinions favorables dans le dernier sondage disponible et son parti que 14% des intentions de vote aux prochaines élections générales.
Le gouvernement a promis de les organiser après l'adoption, prévue sous un mois, du prochain budget. Ce budget est le plus sévère de l'histoire du pays, conformément aux exigences de l'UE et du FMI en échange du sauvetage de l'île, dont le secteur financier a subi de plein fouet la crise. Il reste à arrêter la date exacte de ce scrutin.