Les ennuis s'accumulent pour Silvio Berlusconi. Au lendemain de l'annulation partielle de son immunité, le président du Conseil italien fait l'objet d'une enquête ouverte par la justice dans une affaire de prostitution de mineure, le "Rubygate".
AFP - La justice italienne a ouvert une enquête sur Silvio Berlusconi pour une affaire de moeurs surnommée "Rubygate", où le chef du gouvernement est soupçonné d'abus de fonction et prostitution de mineure, selon des sources concordantes.
M. Berlusconi est sous enquête pour avoir abusé dans la nuit du 27 au 28 mai 2010 de sa fonction de chef du gouvernement en demandant à la police de Milan (nord) de libérer Ruby, une jeune Marocaine à l'époque mineure, selon l'agence Ansa qui cite un communiqué du parquet.
Daniele Capezzone, porte-parole du Peuple de la liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, a dénoncé "une fuite d'informations et des accusations invraisemblables".
Selon le site internet du quotidien Corriere della Sera, premier média à sortir l'information, M. Berlusconi aurait voulu "cacher le fait d'avoir été client d'une prostituée mineure lors de nombreux week-ends à Arcore", sa résidence près de Milan, "s'assurer l'impunité pour ce délit et éviter que soient connus les détails des fêtes organisées dans sa résidence".
Le chef du gouvernement a reçu vendredi une invitation à se présenter devant le tribunal, selon Ansa qui n'a pas précisé la date de la convocation.
Les articles de presse, qui ont révélé l'affaire en octobre, citaient des call-girls, décrivant des fêtes organisées dans cette résidence privée proche de Milan en présence de jeunes femmes, rémunérées 5.000 euros la soirée.
Circonstance aggravante: des témoignages indiquaient que M. Berlusconi avait appelé directement la préfecture de police de Milan pour obtenir la libération de Ruby. Ce scandale baptisé "Rubygate" avait fait pendant plusieurs jours la Une de la presse transalpine.
Silvio Berlusconi a toujours affirmé, tout comme Ruby qui a fêté ses 18 ans le 2 novembre, n'avoir jamais eu de rapports sexuels avec la jeune fille, de son vrai nom, Karima El Mahroug.
Selon le Corriere della Sera, la police a perquisitionné à Milan les bureaux de proches de M. Berlusconi impliqués dans cette affaire, notamment une conseillère régionale PDL, Nicole Minetti, qui a pris en charge personnellement la jeune Marocaine lors de son interpellation en mai 2010.
Les bureaux de Giuseppe Spinelli, l'homme de confiance de Silvio Berlusconi qui gère une partie de ses biens, surtout immobiliers, ont également été perquisitionnés.
Fin novembre, une ex-call girl Nadia Macri, 28 ans, avait raconté à des médias avoir participé à au moins trois fêtes dans des villas de Silvio Berlusconi où "il y avait beaucoup de filles", dont certaines étaient "très jeunes", des propos jugés "dénués de tout fondement" par l'avocat du chef du gouvernement Nicolo Ghedini.
Elle avait raconté avoir été abordée en pleine rue par un homme qui "était le chef des gardes du corps de (l'agent de starlettes) Lele Mora" et lui aurait dit: "je connais quelqu'un qui peut changer ta vie...le président" du Conseil.
Nadia Macri a dit avoir été conduite dans les bureaux de Lele Mora, "où se trouvaient d'autres jeunes filles, toutes étrangères" et qu'une sélection aurait alors été effectuée.
Selon le Corriere, Lele Mora est également visé par l'enquête.