
Dans la troisième ville du pays, plus de 25 000 habitations ont été touchées, jeudi, par les pires inondations depuis un siècle en Australie. Le bilan officiel de cette catastrophe est dorénavant d'au moins 18 morts et 78 disparus.
REUTERS - Les inondations ont atteint jeudi leur cote maximum à Brisbane, troisième ville d’Australie, dont les deux millions d’habitants craignaient toutefois que l’eau ne monte encore plus haut.
Le premier ministre de l’Etat du Queensland, dont elle est la capitale, a néanmoins parlé d’opérations de nettoyage aux proportions dignes d’un après-guerre.
Le bilan officiel de ces inondations sans précédent depuis un siècle dans la région est de 18 morts, mais on déplore également 78 disparus après les crues violentes qui ont balayé des communes à l’ouest de Brisbane dans la nuit de lundi à mardi, qualifiées par certains de « tsunami intérieur ».
La crue de « la rivière Brisbane a désormais atteint son pic », déclare la police dans un communiqué. Selon les services météorologiques, l’eau est montée à 4,45m dans le centre-ville, alors les prévisions annonçaient une cote de 5m. Lors de la crue catastrophique de 1974, la rivière avaient atteint 5,45m.
Des quartiers entiers ont été submergés la veille et l’électricité a été coupée par précaution à 116.000 abonnés pour éviter des électrocutions.
« Ce sera une lente guérison. Ce matin, quand je vois la capitale mais aussi les trois quarts de mon Etat, (je réalise) que nous aurons à déployer un effort de reconstruction aux proportions dignes d’un après-guerre », a déclaré Anna Blight, chef du gouvernement du Queensland, au micro d’une radio locale.
Jusqu’à un point de croissance en moins
Pour le général Mick Slater, nommé par le gouvernement à la tête d’une mission de reconstruction du Queensland, « il faudra des années pour tout reconstruire ».
Selon Campbell Newman, maire de Brisbane, 8.000 propriétés seront épargnées du fait de l’ampleur moins importante que prévu de la crue.
« Nous devons désormais nous rassembler pour aider les gens qui ont souffert des conséquences à nettoyer », a-t-il poursuivi, interrogé à la télévision. Au total, 11.900 propriétés, dont 2.500 entreprises, ont été totalement inondées et 14.700 l’ont été partiellement, a précisé le maire.
Il a tout de même prévenu que de nouvelles inondations étaient à craindre dans les semaines à venir. La saison des pluies ne prend fin qu’en mars alors que les digues censées protéger Brisbane et ses alentours sont proches de leur point de rupture, a-t-il souligné.
La distribution d’eau potable n’a pas été affectée, mais des stations d’épuration situées aux abords de Brisbane ont été endommagées, ce qui pourrait poser des problèmes de santé publique, a ajouté Campbell Newman.
Les lacs de retenue construits pour préserver la ville sont au maximum de leur capacité et le port, le troisième du pays pour les conteneurs qui est également un important terminal d’exportation du charbon, a été fermé.
Le Premier ministre australien, Julia Gillard, s’est rendue à Brisbane et s’est déclarée choquée par la violence des crues et inquiète quant à l’impact économique de ces inondations.
Un administrateur de la Banque d’Australie a estimé que les inondations pourraient coûter un point de pourcentage à la croissance économique du pays, ce qui représenterait environ 13 milliards de dollars. Les estimations des dégâts se montaient jusqu’ici à quelque six milliards de dollars.
Le Queensland est à lui seul le premier exportateur mondial de coke, un résidu solide de houille utilisé dans la fabrication de l’acier. Selon la Commonwealth Bank of Australia, les crues pourraient réduire de 5% - soit 14 millions de tonnes - l’offre de cette marchandise sur les marchés mondiaux.