L'homme d'affaires Charles Beigbeder a été nommé lundi président du groupement d'intérêt public chargé de promouvoir la candidature d'Annecy aux JO de 2018. Entretien avec celui sur qui repose désormais l'avenir du dossier.
Nouveau rebondissement dans la candidature d'Annecy à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2018. Après la démission d'Edgar Grospiron et l'évocation de l'ex-ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, pour reprendre son poste, c'est finalement l'homme d'affaires Charles Beigbeder qui a été nommé, hier, au poste de directeur général du groupement d'intérêt public chargé de porter haut les couleurs de la cité savoyarde devant le Comité international olympique (CIO). Fondateur de la compagnie d'énergie Poweo, le nouveau patron d'Annecy-2018 est aussi le frère de l'écrivain et critique littéraire Frédéric Beigbeder. Mais en Haute-Savoie, l'arrivée de cet homme influent ne fait pas l'unanimité. ... Entretien.
France24.com : Selon la Ministre des Sports, Chantal Jouanno, l'un des points noirs de la candidature d’Annecy-2018 est son manque d’ambition en matière de lobbying. S'agira-t-il de votre priorité ?
Charles Beigbeder : D’une certaine manière, oui. L’objectif est de convaincre la majorité des 113 membres du CIO qui éliront la ville organisatrice des JO de 2018. Il faudra bien cibler leurs attentes et mettre en avant tout ce qui pourra jouer en notre faveur : les atouts économiques de la région, les médias, les pays qui participeront au vote… On ne part pas de zéro, mais on n'a que six mois pour les convaincre que nous avons le meilleur dossier.
La candidature d'Annecy a été déposée au siège du CIO, à Lausanne, bien avant les autres. Était-ce une volonté de votre part ?
C.B. : Je n’ai pris mes fonctions qu’aujourd’hui (hier, NDLR), ce n’est donc pas moi qui l’ait demandé. Mais je pense que c’est une très bonne démarche. C’est une manière de montrer que nous sommes prêts...
Il y a quelques semaines, Edgard Grospiron a quitté ses fonctions car il considérait que le budget alloué à Annecy-2018 (20 millions d’euros, NDLR) était trop faible pour concurrencer les candidatures de Munich (Allemagne) et de Pyeongchang (Corée du Sud). L'argent est-il également un problème pour vous ?
C.B. : Ce n’est pas une question d’argent. À budget constant, on peut faire des choses plus ou moins bonnes. Mais force est de constater que notre dossier présente une candidature solide avec des sites aussi bien que ceux de nos concurrents. Cela dit, on serait ravi d’avoir un complément financier pour pouvoir mener des actions de communication supplémentaires. Nous ne pouvons pas nier qu’une rallonge serait la bienvenue.
À combien l'évaluez-vous et auprès de qui comptez-vous la solliciter ?
C. B. : On reste dans l'ordre de grandeur de ce qui a été avancé auparavant. Nous allons bien sûr demander aux collectivités, mais aussi et surtout au secteur privé de nous aider. Ce dernier m’a d'ailleurs fait savoir qu’il voulait s'impliquer davantage dans le dossier.
Quelle est la prochaine étape du dossier ?
C. B. : Du 8 au 12 février, nous allons recevoir une délégation du CIO. Il faudra lui montrer que notre candidature est excellente, que la population soutient les JO à Annecy et surtout montrer que l'ambiance est bonne.