
, envoyée spéciale à Juba (Soudan) – Les soldats de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) ont pris la voie des armes il y a des années. Aujourd'hui, alors que le Sud du pays se prononce depuis dimanche sur une éventuelle sécession, ils rêvent de paix.
Pour les soldats de l'Armée populaire de libération du Soudan, le référendum d'autodétermination du Sud marque la fin d'une longue route. Une route qu'on leur a imposée, souvent dès leur plus tendre enfance. Les plus vieux d'entre eux ont pris les armes en 1963, au début de la première guerre civile. Les autres en 1983, lorsque la deuxième guerre civile a éclaté.
Ce lundi, ils sont alignés dans le quartier général du SPLA, aux abords de Juba, la capitale du Sud-Soudan. Deng a 24 ans mais en paraît beaucoup plus. Recruté de force par l'armée populaire à l'âge de 12 ans, il en a passé sept à se battre. Comme des milliers d'autre soldats, il a survécu dans la brousse, traversant le Sud-Soudan à pied, d'un bout à l'autre, jusqu'en Éthiopie où il allait chercher les armes dont il avait besoin pour faire face à l'armée régulière. Aujourd'hui, il attend patiemment de poser son empreinte sur un bulletin de vote, qui peut lui apporter encore plus qu'il n'osait l'espérer.
Le SPLA a pris les armes au nom de l'égalité. Ses soldats vont voter pour une indépendance qui leur apparaît désormais évidente et nécessaire. En attendant leur tour, devant l'un des bureaux de vote, ces enfants-soldats devenus grands n'ont qu'un mot aux lèvres : la paix.