Dans le bidonville de Lolobo, à Juba, la capitale sudiste du Soudan, la faim constitue le quotidien de la population. Avant le scrutin sur la partition du pays, les habitants ne se font aucune illusion sur l'amélioration de leur condition de vie.
Depuis la fin de la guerre civile en 2005, dans l’immense bidonville de Juba, la capitale sudiste du Soudan, la population croupit dans la misère. La moitié de la population s’y nourrit grâce à l’aide internationale. À Lolobo, un quartier de la capitale, Rajat et ses trois enfants ne mangent pas à leur faim. Comme pour la plupart des familles voisines, la maigre pension de son mari ne suffit pas à nourrir sa famille. "Tous les jours c'est comme cela, raconte-t-elle. On survit et on dort souvent le ventre vide."
Alors à l’approche du scrutin sur l’indépendance du Sud du pays, elle ne se fait pas vraiment d’illusion. Si elle est fière d’aller voter pour la partition de la région, elle ne croit pas vraiment à un avenir meilleur. Sans écoles, sans hôpitaux, sans routes, Juba a encore un long chemin de reconstruction devant elle. "J'irai voter pour mon pays, déclare-t-elle. Mais je sais que ça prendra du temps pour que la situation change. La colonisation du Nord a duré trop longtemps."